Dernière mise à jour le 23 septembre 2020
On ne va pas se mentir, des sites e-commerces, il en existe des milliers en France. Certains sont généralistes, d’autres spécialisés. Certains vendent uniquement les produits d’une marque, à l’image des boutiques en ligne, qui sont créées pour vendre les produits d’une marque spécifique. D’autres vendent les produits de plusieurs marques. Certains sites vendent des vêtements, d’autres des articles de sport, d’autres des objets de décoration. Bref, il y en a énormément. Mais cela ne doit pas vous décourager car il est possible de tirer son épingle du jeu ! En plus, le commerce en ligne ne cesse de croître et a encore de belles années en perspective. Cet article vous explique donc comment créer un e-commerce, aussi bien le site internet que l’entreprise. Il vous présente aussi les règles à respecter en matière de vente en ligne ainsi que les facteurs clés de succès dans ce secteur.
Réaliser une étude de marché et un business plan, un préalable quand on veut créer un e-commerce
La première étape, avant même de commencer les démarches juridiques et la création du site, est de réaliser une étude de marché et un business plan.
L’étude de marché, en premier lieu, permettra de bien connaitre le secteur, les contraintes, les acteurs, les clients et les concurrents.
Le business plan permettra davantage de se focaliser sur l’aspect financier et devra intégrer un certain nombre de documents :
Compte de résultat prévisionnel
Le compte de résultat prévisionnel devra faire apparaître en premier lieu le chiffre d’affaires prévisionnel. Ce chiffre d’affaires peut, et doit, être calculé en prenant plusieurs hypothèses, toutes réalistes, mais en ayant une vision prudente.
Devront ensuite apparaître les charges prévisionnelles. Il s’agit, dans le cas d’un site e-commerce, de :
- Achat des marchandises ;
- Frais de tenue du site internet (recours à un webmaster pour des développements spécifiques, maintenance, hébergement, nom de domaine…) ;
- Stockage des marchandises (location d’un espace de stockage, acquisition d’un logiciel de gestion des stocks…) ;
- Frais logistiques : frais de livraison et frais de retour s’ils ne sont pas payés par le client ;
- Communication autour du site : reversement en cas d’affiliation, publicité en ligne… ;
- Honoraires juridiques, comptables…
- Frais bancaires : commissions liées au paiement par CB, frais de tenue compte, intérêts en cas de recours à un prêt ;
- Dépenses de personnel (salaire et charges sociales) ;
- Rémunération du dirigeant ;
- Assurances (assurance RC professionnelle, assurances liées au stockage…) ;
- Frais de déplacement ;
- Fournitures diverses et achats de matériels…
Tableau de trésorerie
Le tableau de trésorerie doit faire apparaître mois par mois les encaissements et les décaissements. Il permet de savoir si la trésorerie de l’entreprise est excédentaire, déficitaire ou à l’équilibre.
Plan de financement initial
Le plan de financement initial devra faire apparaître les ressources et les besoins de départ. L’ouverture d’un site e-commerce demande de gros investissements comme :
- La création du site : hébergement, création de l’architecture du site, rédaction des fiches produits, réalisation des photos. Afin d’avoir une idée plutôt fiable des charges, il faudra faire réaliser différents devis auprès de prestataires ;
- La constitution d’un stock de départ ;
- La communication pour faire connaitre le site ;
- La location d’un lieu de stockage pour entreposer tous les produits. Il faut souvent payer plusieurs mois d’avance et verser un dépôt de garantie.
Les ressources pourront être les suivantes :
- L’apport des associés en numéraire (argent déposé sur le compte en banque) mais aussi en nature et en industrie (création du site, mise à disposition de locaux) ;
- L’apport des associés en compte courant (il s’agit en quelques sortes d’une avance de trésorerie) ;
- L’octroi d’un prêt bancaire. Pour cela, il sera nécessaire de réaliser un business plan afin de convaincre le banquier de prêter de l’argent à la société. Il sera aussi nécessaire d’avoir un apport déjà important.
Il existe tout un tas de sources de financement différentes, l’apport des associés et le prêt bancaire sont les principales.
Réaliser les démarches juridiques et administratives pour créer un e-commerce
Créer un e-commerce, le choix de la forme juridique
Vient ensuite l’étape de la réalisation des formalités juridiques. Il faudra avant cela se poser la question du choix de la forme juridique.
Devant les lourds investissements de départ, et compte tenu de l’importance du chiffre d’affaires prévisionnel, toutes les formes d’entreprise (entreprise individuelle, auto-entreprise et EIRL), sont à proscrire.
Il faudra se tourner vers l’EURL ou la SASU s’il n’y a qu’un seul associé ou vers la SARL / SAS s’il y en a plusieurs. La SA demande un apport de départ conséquent : 37 000€ ainsi qu’un nombre minimum d’associés relativement important : 7.
L’EURL/SARL et la SAS/SASU permettent de protéger les associés, dont la responsabilité est limitée aux apports dans la société. La majeure différence entre les deux est que le dirigeant est assimilé salarié dans la SAS/SASU. Dans l’EURL/SARL, le gérant est travailleur non salarié.
Autre différence : les principales règles de gestion dans la SAS/SASU sont définies dans les statuts alors qu’elles sont prévues par la loi dans la EURL/SARL. La première permet donc une plus grande souplesse et liberté de gestion.
Créer un e-commerce, les formalités juridiques
Voici les formalités juridiques pour créer une société :
- Rédiger des statuts ;
- Réaliser un acte de nomination de la première gérance ;
- Publier un avis de constitution dans un journal d’annonces légales ;
- Ouvrir un compte bancaire et y déposer le capital ;
- Réaliser une demande d’ACCRE ;
- Choisir le nom de la société et éventuellement un logo ;
- Choisir le siège social et disposer d’un justificatif de domicile ;
- Compléter l’imprimé M0 ;
- Réaliser une déclaration de non condamnation et une attestation de filiation ;
Il faudra ensuite déposer tous les documents au centre de formalité des entreprises dont dépendra la future société.
Créer le site e-commerce
Une des étapes les plus importantes lors de la création du business est forcement de créer le site e-commerce.
Plusieurs possibilités s’offrent au créateur. Pour les petits sites e-commerce, qui tiennent plus de la boutique en ligne, permettant de vendre un petit nombre de références, souvent des produits conçus également par le revendeur, il pourra être possible de passer par une plateforme en ligne. Dans ce cas, il n’y a pas de développements particuliers à prévoir et il n’est pas obligatoire de passer par un tiers qui s’occupera de concevoir le site.
Sinon, pour la création d’un site e-commerce d’envergure, avec de nombreuses références, mieux vaut partir sur le développement d’un site. Il est possible de passer par wordpress. Cela permet d’installer les plugins directement, c’est-à-dire des programmes qui offrent diverses fonctionnalités, sans avoir à tout créer de A à Z. Mais il faudra toute de même avoir certaines compétences en matière de création d’un site internet.
Si le créateur du site e-commerce n’en dispose pas, il devra passer par quelqu’un qui en a. Pour cela, il devra réaliser un cahier des charges afin de bien spécifier toutes les attentes :
- Charte graphique du site : image, aspect des pages, photos… ;
- Architecture : page d’accueil, menu, pages produits… ;
- Gestion des produits, des caractéristiques, des photos, modification de prix, gestion des promotions ;
- Nom de domaine ;
- Gestion des paiements ;
- Gestion des comptes clients : inscription, gestion des commandes, suppression du compte.
Il faut ensuite penser à tout l’aspect sauvegarde des données et maintenance du site.
Les facteurs clés de succès quand on crée un e-commerce
Faire venir les visiteurs sur son site e-commerce
La première étape pour bien réussir le lancement du e-commerce est de faire venir les visiteurs sur le site. Pour cela, il faut miser sur la communication afin que les gens viennent directement en tapant l’adresse du site sans passer par les moteurs de recherche. Vous pouvez par exemple faire de la publicité sur les réseaux sociaux et miser sur les influenceurs afin qu’ils parlent du site. N’hésitez pas non plus à mettre en place un code promo pour pousser les visiteurs à passer commande.
Autre levier pour faire venir les visiteurs : passer par les moteurs de recherche. Cela signifie que les visiteurs du site vont taper un mot clé, par exemple « chaussures jaunes à talon », qui vont leur permettre de se rendre sur votre site si vous en vendez.
Si le site est bien référencé naturellement, c’est-à-dire si son contenu est riche, intéressant et renouvelé régulièrement, certaines pages pourront se retrouver dans les premiers résultats du moteur de recherche.
Sinon, il est aussi possible qu’il se retrouve dans les premiers résultats mais de façon payante. Le système marche par enchère. C’est celui qui réalise l’enchère la plus élevée qui se retrouve dans les premiers résultats.
Pour en savoir plus, consultez notre article “comment faire connaitre son site Internet”.
Inciter les clients à acheter
Ce n’est pas tout de faire venir les visiteurs sur le site. Il faut maintenant qu’ils achètent ! Pour cela, il est nécessaire de suivre et d’améliorer le taux de conversion. Il s’agit du nombre de personnes qui réalise une vente sur le nombre de visiteurs de la page.
Quelques conseils utiles pour optimiser le taux de conversion :
- Proposer des produits avec un bon rapport qualité/prix ;
- Décrire le mieux possible les articles : taille, couleur, matière… ;
- Mettre en place un parcours acheteur fluide ;
- Proposer de nombreuses photos avec des agrandissements possibles ;
- Indiquer les avis des clients.
Fidéliser les clients
Le travail ne s’arrête pas une fois le produit acheté. Il faut également que la logistique suive. Pour cela, la préparation de la commande et l’envoi doivent être réalisés rapidement. Si le produit n’est pas disponible immédiatement, il faudra même l’indiquer avant que le client ne clique sur le bouton « finaliser la commande ». Il est nécessaire de bien anticiper la saisonnalité des produits, notamment à noël, afin d’éviter de se retrouver en rupture de stock.
Il faut ensuite miser sur un transporteur de confiance, qui livrera le produit dans les temps et dans l’état souhaité.
Autre point important : la gestion des retours doit être irréprochable. Quand on commande sur Internet, on a toujours le risque de se tromper sur la taille ou sur le produit. On l’imaginait différemment et on peut être déçu en le voyant.
Le client doit avoir la possibilité de retourner facilement (et gratuitement) le produit.
Il doit pouvoir joindre, par mail ou par téléphone, un service après-vente qui réponde à sa question et trouve une réponse satisfaisante à son problème.
Pour en savoir plus sur le sujet, consultez notre article « réussir un site e-commerce ».
Les règles en matière de vente sur Internet
Les sites e-commerce doivent respecter certaines règles spécifiques :
- Obtenir l’accord de leurs visiteurs afin d’utiliser des cookies ;
- Indiquer leurs mentions obligatoires sur le site ;
- Réaliser une déclaration à la CNIL.
En plus de cela, elles doivent respecter les règles de vente sur Internet :
- Saufs cas particuliers, les clients doivent disposer d’un délai de rétraction de 14 jours et doivent en être informés ;
- Le client doit être informé du nom et de l’adresse de la société, du numéro de téléphone, des modalités et de la date de livraison… ;
- Lors de la vente, le client doit obligatoirement passer par plusieurs étapes : récapitulatif de la commande, confirmation, achat, réception d’un email avec accusé de réception.
Certaines règles doivent de plus être respectées au moment des soldes.