Créer un centre de bien-être (sauna, hammam, spa)

Dernière mise à jour le 10 mai 2023

Le secteur des soins à la personne, salon de coiffure, massage, sauna, hammam a le vent en poupe et on compte de plus en plus de centres de beauté en France! Si vous souhaitez aussi vous lancer dans l’aventure, il faut savoir que créer un centre de bien-être nécessite la réalisation de nombreuses démarches. Parmi celles-ci : sélectionner la zone de chalandise et le local, trouver la forme juridique adéquate et réaliser les formalités administratives de création.

Quelles sont les démarches à accomplir pour créer un centre de bien-être (sauna, hammam, spa) ?

Les étapes incontournables pour créer un centre de bien-être sont les suivantes :

Réaliser une étude de marché

L’étude de marché se décline en deux parties : une étude pour comprendre le marché et les besoins des clients, et une autre pour savoir ce que les concurrents proposent.

Étude de concurrence

L’étude de concurrence porte sur l’offre déjà disponible dans la zone de chalandise, c’est-à-dire de la zone d’où la majorité des clients proviendront. Elle s’attarde sur les entreprises déjà présentes. A ce titre, on distingue les concurrents directs des indirects :

• Les premiers sont ceux qui proposent des services et des prestations similaires ;
• Les seconds sont les autres espaces qui proposent des offres plus ou moins semblables.

Ainsi, si vous décidez d’ouvrir un spa classique, vous allez répertorier dans la première catégorie tous les autres spas. Dans le second, vous listerez tous les autres espaces de bien-être, par exemple les salles de fitness, ou les prestataires proposant des soins à domicile. Vous pourrez également vous attarder sur la concentration du secteur, c’est-à-dire sur la présence de grands acteurs, notamment des réseaux de franchise existant au niveau national, ou, au contraire sur un marché tiré par de nombreuses entreprises indépendantes. Une fois ce listing réalisé, il est nécessaire de passer sur une phase plus qualitative et de comprendre :

• Les prestations proposées, leur niveau de qualité et leur prix ;
• La taille (nombre de salariés, surface…) ;
• Le chiffre d’affaires réalisé par les concurrents, ainsi que le résultat et la structure des coûts ;
• Les avis des clients.

Étude de la clientèle

Cette étude de concurrence doit être complétée par une analyse de la clientèle qui compose la zone de chalandise, mais aussi du secteur en général, des nouvelles tendances ainsi que de la réglementation. Pour ce faire, il est possible de sonder directement les clients potentiels, à l’aide de questionnaires. D’autres informations, par exemple l’analyse des facteurs clés de succès ou des données statistiques, sont disponibles et consultables sur des sources en ligne.

Construire l’offre du centre de bien-être

L’offre du centre de bien-être sera construite grâce aux études préalablement menées, en analysant ce que propose les concurrents et à quel prix, puis en cherchant à se démarquer tout en conservant ce qui fonctionne pour eux. L’offre devra également prendre en compte le pouvoir d’achat des habitants la zone de chalandise, d’où l’intérêt de réaliser une étude de marché.

Il est donc tout-à-fait possible, à ce stade, de décider d’ouvrir un spa classique offrant des services comme des soins de beauté, des massages, des bains à remous, des saunas/hammam, ou de se démarquer des concurrents, et de choisir une spécialisation avec des services autres comme :

• Une salle de fitness ;
• Des soins de réflexologie ;
• Un centre d’aquabiking ;
• Des cours de yoga et de méditation ;
• Un salon de coiffure ;
• Un centre d’esthétique.

Choisir l’emplacement et le local

Place ensuite au choix de l’emplacement, à partir de la définition de la zone de chalandise réalisée grâce aux différentes études. Elle devra être déterminée avec attention : elle doit être assez grande pour avoir un maximum de clients potentiels. Si vous estimez que le secteur n’est pas pourvu à 100%, alors vous pourrez vous lancer!

Seconde étape : trouver le local. Son emplacement doit être stratégique : facilement accessible et proche des zones commerciales et résidentielles. Il devra être assez vaste pour y installer les cabines de soins, les vestiaires, un espace d’accueil et tous les équipements que vous souhaitez mettre à disposition des clients. Le coût est un élément capital à prendre en compte, avec un droit au bail parfois élevé pour les zones attractives. A cela s’ajoute les éventuels travaux à prévoir, le dépôt de garantie initial puis les loyers mensuels. En cas de travaux, et en fonction de leurs importances, il faudra réaliser les démarches nécessaires auprès de la mairie.

L’aménagement doit permettre aux clients de se sentir bien dès le seuil d’entrée passé. Vous devez y instaurer une ambiance douce et apaisante. Cela passe par le choix des couleurs mais également les volumes, la décoration, la musique…En tant qu’établissement recevant du public, le centre devra respecter certaines normes en matière de sécurité et d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite.

Rédiger un business plan

La rédaction du business plan permettra de valider la solidité financière du projet. Il servira de ligne directrice au porteur de projet et permettra au banquier de décider d’accorder un prêt. Il devra contenir les éléments financiers suivants :

• Un plan de financement initial où seront indiqués les besoins de financement (investissement, stock de départ, BFR) mais aussi les ressources ;
• Un compte de résultat prévisionnel qui permettra de connaitre le résultat pendant les trois premières années ainsi que la façon dont il est composé à savoir la liste des produits et des charges ;
• Un bilan prévisionnel qui fera apparaître à la fin de chaque exercice ce que l’entreprise possède et ce qu’elle doit ;
• Un tableau de suivi prévisionnel qui indiquera les encaissements et les décaissements mois par mois pendant la première année. Il permettra de s’assurer que le solde est positif. S’il ne l’est pas, il faudra trouver des solutions de financement à court terme (escompte, dailly, découvert…) ou décaler certains décaissements.

D’autres documents viennent le compléter :

• Résumé exécutif : aperçu du projet, parcours des porteurs du projet, objectifs, avantages concurrentiels, les risques et les opportunités ;
• Analyse du marché, reprenant un résume des analyses menées précédemment (étude de marche, de concurrence) ;
• Plan de communication, décrivant les actions permettant de se faire connaitre et le budget qui y est consacré ;
• Plan opérationnel avec les opérations quotidiennes (horaires d’ouverture, personnel, calendrier, stocks, équipement…) ;

Choisir la forme juridique

Il faut tout d’abord bien réfléchir à la forme juridique à adopter. Compte tenu du chiffre d’affaires limité en auto-entreprise, cette forme juridique est à exclure. De même pour l’entreprise individuelle qui ne permet pas de dissocier le patrimoine personnel du patrimoine professionnel. Afin de contourner ce problème, l’entrepreneur pourra opter pour l’EIRL (entreprise individuelle à responsabilité limitée) avec l’inconvénient qu’elle ne permet pas de s’associer.

Même si les formalités de création et au cours de la vie sont plus complexes, il vaudra mieux choisir une société comme une SAS/SASU ou un SARL/EURL. Elles permettent ainsi aux associés de n’être responsables qu’à hauteur de leurs apports dans la société en cas dettes de celle-ci.

Réaliser les formalités de création de la société

Compte-tenu des caractéristiques évoquées ci-dessus, nous n’aborderons ici que les formalités de création des EURL/SARL et des SASU/SAS qui sont à peu près semblables :

• Rédiger des statuts, actes constitutifs de la société ;
• Ouvrir un compte bancaire et y déposer le capital ;
• Choisir un siège social ;
• Trouver une dénomination sociale ;
• Publier un avis de constitution dans un journal d’annonces légales ;
• Ouvrir un registre des bénéficiaires effectifs ;
• Etablir une liste des souscripteurs d’actions (pour les SAS et SASU) ;
• Immatriculer sa société via le guichet unique ;
• Choisir les options fiscales.

Quel est le coût de création d’un centre de bien-être (sauna, hammam, spa) ?

Créer un centre de bien-être de type sauna, hammam, spa peut s’avérer coûteux. Il faut ainsi prévoir :

• La création ou l’achat du fonds de commerce ou du pas de porte ;
• L’aménagement des locaux ;
• Les travaux de revêtement ;
• L’achat du matériel : tables de massage, cabines de bronzage, jacuzzi, mais aussi des tables, chaises et matériel informatique ;
• L’acquisition du linge, des serviettes, des peignoirs,
• La publicité nécessaire au lancement de l’activité : communication dans les journaux locaux, création de comptes sur les différents réseaux sociaux, création d’un site web…
• La souscription d’une assurance responsabilité civile professionnel.

Le coût moyen de création d’un centre de bien-être peut facilement atteindre 100 000€. Ce coût dépend toutefois bien entendu de l’emplacement et de la taille du centre.

Afin de couvrir ces dépenses, il faudra trouver des sources de financement : apport personnel, prêt bancaire, prêt d’honneur, concours à la création d’entreprise, crowdfunding…

Comment gérer les opérations quotidiennes ?

Tout est prêt pour se lancer dans le grand bain : la société est créée, le centre est ouvert et les premiers clients n’ont plus qu’à arriver. Vient maintenant le moment de se lancer et de :

• Recruter du personnel, le former et le fidéliser pour éviter au maximum le turnover. Cela passe par une gestion du planning optimale, des incitations financières mais aussi par un management bienveillant ;
• Acheter le stock, et veiller à son réassort régulier ;
• Communiquer régulièrement, réaliser des événements, mettre à jour le contenu sur les réseaux sociaux ;
• Proposer des services complémentaires pour attirer le maximum de clients (événements d’entreprise, EVFJ, fêtes d’anniversaire…) ;
• S’assurer de la qualité des services rendus (équipements en bon état, sondages auprès des clients…) ;
• Suivre les dernières tendances et les nouvelles réglementations ;
• Respecter les obligations comptables, fiscales et sociales ;
• Veiller à la rentabilité de l’entreprise.