Dernière mise à jour le 6 juin 2023
Le découvert, la facilité de caisse et le crédit de campagne sont trois solutions de financement à court terme. Il s’agit de crédits de trésorerie accordés par les banques à leurs clients. Elles vont compenser une trésorerie négative. Les entreprises pourront continuer à payer leurs charges pour financer leur activité.
Quels sont les types de crédits de trésorerie ?
Il existe trois types de crédits de trésorerie : le découvert, le crédit de trésorerie et la facilité de caisse. Les modalités et conditions financières dépendent de chaque.
Le découvert
Le découvert est un crédit sur le court terme accordé par la banque à une entreprise. Il lui permet de financer son cycle d’exploitation tout en palliant les décalages de trésorerie. Contrairement à la facilité de caisse, que nous abordons juste en dessous, dans le cas d’un découvert, l’entreprise est dans le rouge plusieurs semaines sans interruption.
La signature d’un contrat indiquant les conditions du découvert octroyé (durée, montant et taux d’intérêts) est alors réalisée. Le montant du découvert autorisé est généralement fonction du chiffre d’affaires.
Souvent, la banque ne demande pas de garanties pour accorder un découvert (nantissement, cautionnement…) mais elle exige que la structure financière de l’entreprise soit saine. La banque préfère donc observer un certain temps l’entreprise afin de consentir ou non à lui faire bénéficier d’un découvert. Elle demande à l’entreprise de lui fournir un certain nombre de documents :
- Tableau de trésorerie prévisionnel ;
- Statuts de la société à jour et k-bis de moins de 3 mois ;
- Bilan comptable des trois dernières années…
A noter qu’on distingue le découvert autorisé, formalisé avec la banque, du découvert non autorisé. Le découvert non autorisé coûte beaucoup plus cher que le découvert autorisé et peut engendrer des rejets d’opérations.
La facilité de caisse
La facilité de caisse est une tolérance ponctuelle de la banque qui permet à l’entreprise d’avoir un compte débiteur quelques jours par mois. Il lui permet ainsi de faire face quand les rentrées d’argent sont étalées dans le mois alors que le paiement des charges est compressé sur quelques jours. En effet, le paiement des salaires, des charges sociales, des impôts et des fournisseurs se fait à date fixe alors que les créances clients sont encaissées régulièrement.
Ainsi, le compte doit revenir créditeur au moins 15 jours par mois. La banque s’assure ainsi que l’équilibre entre les ressources et les dépenses est assuré.
Un contrat indiquant la durée, le taux et le montant est également généralement conclu avec la banque. Toutefois, il peut arriver que l’accord soit simplement oral. Le coût de la facilité de caisse est proportionnel à la durée et à la somme utilisée.
De la même façon que pour le découvert, la banque ne demande pas de garanties mais exige que la structure financière soit saine.
Le crédit de campagne
Le crédit de campagne est un découvert de plusieurs mois autorisé par la banque pour financer une activité saisonnière. C’est le cas par exemple d’un fabricant de jouets. Il va fabriquer ses produits toute l’année et aura donc des charges régulièrement. Toutefois, une grande partie de ses ventes se fera peu avant noël. Il aura donc beaucoup de rentrées d’argent en fin d’année et peu le reste du temps.
Un accord formalisé indiquant la durée, le taux, le montant et les modalités de remboursement est également conclu entre les deux parties. Le coût est également proportionnel à la somme utilisée et à la durée.
Afin de bénéficier d’un de ces types de crédit, il faut généralement fournir au banquier :
- Un prévisionnel de trésorerie détaillé ;
- Les comptes (bilan et compte de résultat) des dernières années.
A noter que la banque peut résilier le découvert, la facilité de caisse et le crédit de campagne sous 60 jours (et sans délai si la situation financière de l’entreprise est définitivement compromise).
Quels sont les avantages et les inconvénients des crédits de trésorerie ?
Les entreprises doivent respecter les grands équilibres financiers du bilan. Ainsi, les ressources à court terme doivent compenser les besoins à court terme. C’est pourquoi, il n’est pas possible d’avoir recours à un emprunt classique, c’est-à-dire à moyen ou long terme, pour financer les besoins à court terme. Ces besoins sont principalement le stock et les créances clients. Ainsi, les crédits de trésorerie peuvent permettre de combler rapidement les besoins. Ils sont assez rapides à mettre en place, et ne nécessitent pas de garanties financières personnelles.
Toutefois, cette situation doit être temporaire, ou liée à des besoins saisonniers comme c’est le cas pour le crédit campagne. Le découvert coûte en effet assez cher aux entreprise. Les intérêts sont bien plus élevés que pour les prêts à long terme. De plus, il doit être maîtrisé. Entre commission d’intervention et agios, le découvert non autorisé coûte très cher à l’entreprise.
Comment améliorer sa trésorerie sans avoir recours aux crédits de trésorerie ?
Il est tout d’abord nécessaire de suivre sa trésorerie régulièrement et pour cela de réaliser des prévisions. Les gros investissements nécessitant des décaissements importants doivent être anticipés. S’ils risquent de mettre sous tension la trésorerie de l’entreprise, il est possible d’opter pour le crédit-bail ou de demander un prêt plutôt que de le financer avec des fonds propres.
Les encaissements doivent être maîtrisés. Pour cela, les délais de paiement des clients doivent être respectés. Il est alors nécessaire de suivre les retards en utilisant une balance âgée. Il faudra ensuite mettre en place une procédure de relance des factures impayées. Autre possibilité : faire payer des pénalités de retard aux clients, sous réserve qu’elles soient bien indiquées dans les conditions générales de vente.
Enfin, dernière solution afin d’accélérer le paiement des créances : utiliser des crédits de mobilisation comme :
- L’escompte : proposer au client de payer plus rapidement en échange d’une réduction de prix ;
- Le Dailly : céder les créances à la banque en échange d’une ligne de crédit ;
- L’affacturage : céder les créances à une société financière extérieure. Elle sera alors réglée sur le champ, moyennant le paiement d’une commission.