Dernière mise à jour le 14 juin 2021
Voilà, vous venez de recevoir votre avis de situation SIRENE ou votre k-bis marquant la création de votre société. Vous avez déjà réalisé toutes les démarches liées à la création, vous vous êtes installé, chez vous ou dans un local, vous avez éventuellement contracté un prêt bancaire pour financer vos premiers investissements ainsi que toute la trésorerie de départ. C’est le moment des premiers pas ! Trouver ses premiers clients, les facturer au juste prix, gérer sa trésorerie, recruter des salariés, gérer les approvisionnements et les relations avec les fournisseurs, réaliser toutes les déclarations fiscales, sociales et comptables obligatoires…il va falloir tout gérer. Et pour cela, le créateur doit disposer d’une arme imparable : la confiance en soi! Nous vous en disons plus sur les premiers pas d’un entrepreneur…
Avoir confiance en soi
Il est nécessaire que l’entrepreneur ait confiance en lui pour inspirer la confiance aux partenaires commerciaux (banques, clients, fournisseurs…). Etre optimiste, confiant et ne pas se décourager constituent les clés de la réussite. C’est ce qui va permettre de bien s’entourer et d’éloigner les oiseaux de mauvais augure. Si vous ne vous sentez pas à l’aise ou pas légitime, vous pouvez vous tourner vers un coach professionnel, qui vous aidera à aller de l’avant. Pourquoi c’est si important ? pour ne pas donner l’impression aux partenaires qu’on se lance. Le discours du créateur doit être bien rodé.
Il doit être crédible, avoir déjà un site internet si c’est nécessaire dans son métier, disposer de cartes de visite, de plaquettes commerciales et apprendre à se présenter en moins d’une minute avec un pitch.
Savoir gérer son temps
Savoir gérer son temps, quand on a des dizaines de choses auxquels penser et encore plus d’idées en tête, c’est compliqué, surtout si on ne sait pas par où commencer. L’idéal est d’organiser un planning, de se fixer une heure de début et une heure de fin. Il est aussi possible de se fixer des objectifs à court terme et long terme : quotidiens, hebdomadaires et mensuels.
Le risque, quand on débute une activité, est que la vie personnelle empiète sur la vie professionnelle et inversement. Il faut se fixer des limites : ne pas travailler après une certaine heure, ne pas travailler le week-end…
Et il faut dire que c’est souvent ce qui arrive quand on commence une activité indépendante pour laquelle on n’a pas forcement de local ou de bureau et qu’on travaille de chez soi. Quand c’est le cas, il faut se délimiter un espace professionnel, voire une pièce entièrement dédiée à l’exercice de l’activité professionnelle quand c’est possible.
Enfin, pour éviter d’être trop souvent seul, vous pouvez intégrer un réseau comme une pépinière, qui s’adresse aux entreprises déjà créées. Vous pouvez aussi aller travailler dans un espace de co-working où vous serez entouré d’autres créateurs et indépendants qui pourront devenir des partenaires commerciaux.
Gérer son argent
Si vous étiez cadre dans un grand groupe avant de vous lancer, vous pouviez être habitué au « grand luxe ». Voyages en business class, repas au restaurant, assistant pour vous seconder…faisaient partie de votre quotidien. Quand on se lance en indépendant, on perd tous ces avantages et il faut sauvent faire attention à la moindre petite dépense.
Mais attention à ne pas essayer de faire des économies là où se serait inutile voire improductif ! Ce n’est pas en essayant de ne pas dépenser qu’on peut faire croître son business ! Non c’est en le dépensant correctement. Il pourra ainsi être intéressant d’avoir un budget marketing pour communiquer autour du lancement. Pareil pour les services d’un expert-comptable. On peut avoir tendance à vouloir s’occuper de la comptabilité ainsi que des déclarations sociales et fiscales soi-même. Mais quand on n’a pas forcement toutes les compétences dans ce domaine, c’est souvent une source d’erreur et une perte de temps considérable.
Les premiers pas d’un entrepreneur : trouver ses premiers clients
Se faire connaitre localement
En fonction de l’activité de l’entreprise, les clients ne seront pas trouvés de la même façon. Si vous tenez un commerce, il faudra se faire connaitre localement. Vous pourrez distribuer des prospectus dans les boites aux lettres ou communiquer dans les médias locaux.
Mais bien souvent, si vous êtes correctement implanté, dans une zone fréquentée, il ne sera pas nécessaire de passer par là. C’est surtout la devanture et l’agencement de la vitrine qui feront venir des clients. Restera ensuite à transformer la simple visite en vente.
Etre bien référencé sur Internet
Si vous êtes en BtoB, ou si vous êtes en BtoC mais que vous souhaitez vendre sur un marché plus large (par exemple national) il faudra trouver les clients autrement. Cela passe par de la visibilité dans le secteur de l’entreprise. Une des premières règles est d’être visible sur internet. Il faudra avoir un site et utiliser les techniques pour qu’il soit bien référencé.
Le référencement sur Internet est de deux ordres : référencement payant et référencement naturel. Le premier consiste à enchérir sur un mot clé afin que le site soit visible sur les premières recherches. Le second consiste à positionner son site sur les premières positions lors des recherches. Pour cela, il faut mettre en place de nombreuses techniques de SEO (search engine optimization). Parmi les principales :
- Le contenu du site doit être renouvelé régulièrement ;
- Des liens d’autres sites doivent pointer vers le site en question ;
- Le maillage interne (c’est-à-dire les liens entre chaque articles et pages) doit être dense…
Autre solution en BtoB : participer aux forums professionnels. Les avantages :
- Trouver des clients et d’autres partenaires commerciaux ;
- Observer les concurrents et les autres acteurs présents sur le marché
- Réaliser une veille concurrentielle et technologique.
Réaliser ses premières factures
La première chose est de savoir comment réaliser ses factures au niveau « technique ». Passer par un logiciel ou le faire sur excel ou word, y mettre les mentions obligatoires…
Il faut aussi savoir à quel prix on va vendre ses produits ou facturer ses prestations.
Entreprise commerciale
Dans le cas de la vente de produits, il sera nécessaire de faire un benchmarck pour savoir combien les concurrents vendent leurs produits. Il faudra ensuite s’aligner tout en prenant en compte la qualité du produit. Il faudra également déterminer son seuil de rentabilité et son prix de revient pour connaitre le moment à partir duquel l’entreprise commence à gagner de l’argent et à être rentable.
Enfin, il faut bien être conscient que choisir un prix, c’est aussi se donner une image. Dans un secteur haut de gamme, un prix élevé aidera à renforcer le positionnement. A l’inverse, c’est un prix faible qui devra être proposé sur marché low cost
Prestataire de services
Dans le cas de prestations de services, c’est plus compliqué ! Il ne faut pas sous-estimer sa valeur pour tenter d’attirer plus de clients. Là encore, un faible prix, même si ce n’est pas le cas dans les faits, est souvent synonyme de faible qualité. Il faudra préparer vos arguments si un prospect vous trouve trop cher et la question qui en découle est « trop cher par rapport à quoi? ». Les prestations proposées sont-elles les mêmes que les concurrents ? Vous pourrez dans ce cas vous ajuster en proposant des prestations à la carte, certaines pouvant être supprimées et d’autres rajoutées.
Veillez à tout facturer, en incluant quand c’est nécessaire les frais annexes comme le transport ou l’hébergement. Si vous ne le faites pas tout de suite, il sera difficile de justifier ensuite une quelconque facturation de rattrapage.
Suivre sa trésorerie
Le manque de trésorerie est souvent une des premières causes de faillite des jeunes entreprises. C’est bien beau de facturer mais si les encaissements ne suivent pas, l’entreprise peut vite se retrouver dans une situation délicate. Afin de maximiser les encaissements, plusieurs solutions peuvent être mises en place :
- Vérifier la solvabilité des clients en B to B sur des sites comme infogreffe ou société.com;
- Envoyer les factures sans traîner, c’est-à-dire quand vous vous êtes mis d’accord avec le client sur les termes de la vente et au plus tard à la livraison de la marchandise ou à la réalisation de la prestation ;
- Demander des acomptes dans le cas de gros travaux ;
- Suivre les encaissements via une balance âgée et relancer les clients dès que la date d’échéance de la facture est passée ;
Il faudra aussi réaliser un tableau de suivi de trésorerie pour vérifier mois par mois que la trésorerie finale sera positive. Si ce n’est pas le cas, il faudra essayer de décaler les décaissements en négociant avec les fournisseurs. Au niveau des encaissements, il pourra être possible de passer par des solutions comme l’affacturage ou le dailly. La créance sera ainsi transférée à un tiers qui règlera immédiatement l’entreprise moyennant une commission.
Gérer son stock
Gérer son stock, surtout dans les premiers mois de vie de l’entreprise peut constituer un exercice périlleux. Il doit en effet être suffisamment important pour éviter la rupture de stock et ne pas passer à côté d’une vente. Il ne doit en revanche pas être trop élevé pour ne pas immobiliser trop de trésorerie. Les stocks représentent en effet un coût : coût d’entreposage, coût de passation de commande, risque de vol ou de dépréciation de la valeur car les produits pourraient devenir obsolètes.
Afin de gérer au mieux le stock, il faudra mettre en place des outils de suivi en investissant dans un logiciel de stock. Il pourra ainsi alerter en cas de niveau de stock trop faible.
Et enfin, recruter des salariés
Bien souvent, au moment de la création de l’entreprise, on ne recrute pas de salariés car on ne sait pas trop comment l’entreprise marchera. Mais si tout va bien, on peut se le permettre dans les mois qui suivent. La première question à se poser est sur le plan contractuel : faut-il mieux embaucher la personne en CDD ou en CDI ?
- Dans le premier cas, le salarié en CDD sera uniquement dans l’entreprise pour un temps bien défini. Il faudra donc indiquer un motif sur son contrat de travail.
- Dans le second cas, le salarié en CDI sera présent pour un temps indéterminé. Par conséquent, il faudra trouver un motif valable pour mettre fin à son contrat de travail.
Enfin, il peut aussi être possible de passer par une agence d’intérim. La personne sera alors salariée de l’agence et non de l’entreprise.
Pour savoir ce qui est mieux, il est possible de réaliser une fiche de poste. Y seront décrites toutes les missions du salarié. C’est sur cette base que le recrutement pourra être fait. Il faudra alors :
- Publier l’annonce ;
- Lire les CV et les lettres de motivation des candidats ;
- Faire une sélection ;
- Recevoir les personnes retenues en entretien.
Mais le recrutement ne s’arrête pas là. Pour continuer le process jusqu’au bout, il faudra bien intégrer le candidat dans l’entreprise.
Au niveau des démarches administratives, il faudra :
- Réaliser une DPAE (déclaration préalable à l’embauche) ;
- Rédiger un contrat de travail ;
- Ouvrir un registre unique du personnel et inscrire le salarié dessus ;
- Organiser une visite médicale pour le salarié ;
- Procéder à l’affichage des documents obligatoires ;
- Choisir une caisse de retraite complémentaire ;
- Ouvrir un document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) ;
- Ouvrir un registre des observations et des mises en demeure.