Dernière mise à jour le 24 mars 2023
Quand on a mal anticipé ses ventes et qu’on a produit ou acheté plus que prévu, on se retrouve avec du stock sur les bras dont on ne se sait pas quoi faire. On estime par exemple que le taux d’invendu dans le textile serait de 20% et de 40% pour les biens culturels comme les CD/DVD. Il est alors nécessaire d’éviter que les produits ne restent trop longtemps dans l’entrepôt, au détriment de produits plus récents. Il existe plusieurs façons d’écouler son stock : le vendre à prix réduit, le transformer, l’écouler sur un autre marché, par exemple en l’exportant, le donner ou le recycler. La dernière solution parfois pratiquée est de le détruire.
Écouler son stock en le vendant à prix réduit
Il existe plusieurs façons de vendre son stock dormant à prix réduit : soldes, liquidation, braderie, déballage, offres promotionnelles…Toutes ces opérations ne signifient pas la même chose et certaines sont soumises à une réglementation spécifique.
Les offres promotionnelles
Les offres promotionnelles consistent à pratiquer une baisse de prix temporaire sur un produit. Il peut s’agir d’une vente de lots, par exemple un produit acheté, le deuxième identique à moins 50%. Certaines pratiques commerciales sont interdites comme majorer un prix pour ensuite le mettre en promotion, vendre à perte ou pratiquer un prix d’appel. Il s’agira alors de proposer un prix de vente abusivement faible sur une très petite quantité de produits.
Il est possible de communiquer sur la promotion mais certaines mentions devront accompagner la publicité :
- Durée de la promotion ou date de début accompagnée du nombre de produits concernés ;
- Montant de la réduction, en valeur ou en pourcentage,
- Produits ou services concernés
Les soldes
Les soldes sont des opérations nationales avec des dates réglementées sur tout le territoire. Elles ont lieu deux fois par an, en janvier et en juillet, pendant 6 semaines.
Afin de pouvoir être soldé, un produit doit être en magasin depuis au moins un mois. Le commerçant n’a pas le droit de gonfler le prix initial, qui doit être affiché sur le produit, en plus du prix final. La remise doit être indiquée, en pourcentage ou en valeur. En magasin, les articles soldés doivent être distincts des articles non soldés.
On estime que les soldes permettraient d’écouler entre 25% et 30% des invendus dans le textile.
Les braderies / déballages
Les braderies, aussi appelés déballages, sont des ventes en dehors du magasin, souvent devant celui-ci. Elles sont souvent organisées avec tous les commerçants d’un même lieu, par exemple d’une rue piétonne. En fonction de la surface occupée, c’est le maire ou le préfet qui doit donner son accord quant à sa tenue :
- Moins de 300 m2 : le maire
- Plus de 300m2 : le préfet
La liquidation
La liquidation est une vente à écoulement des stocks. Elle ne peut avoir lieu que si l’activité est amenée à disparaitre, de façon temporaire ou définitive :
- Cessation ou changement d’activité ;
- Suspension saisonnière d’activité pendant au moins 5 mois ;
- Modification des conditions d’exploitation comme la réalisation de travaux pendant un minimum de 8 jours.
La liquidation vise à écouler tout le stock disponible en magasin à prix cassé. Cela signifie que les produits vendus lors de la liquidation ne peuvent pas être dans un entrepôt ou ne peuvent pas venir d’un réassort.
Là encore, la liquidation doit faire l’objet d’une autorisation en préfecture entre 5 et 3 mois avant la date prévue. La durée de la liquidation ne peut excéder 2 mois (15 jours pour les commerces saisonniers).
Vendre à un destockeur
Les destockeurs classiques
La vente à un destockeur ne s’adresse pas à tous les types de produits puisqu’ils occasionnent souvent une dégradation de l’image de l’entreprise. On comprend en effet assez facilement que toutes les marques ne peuvent pas se le permettre. On n’a pas envie de voir un produit acheté au prix fort dans un magasin de la marque atterrir chez un destockeur quelques mois plus tard à prix cassé.
De plus, les produits mis en vente à un destockeur doivent être obsolètes ou en fin de vie : les chances de vendre les produits en « temps normal » doivent être assez minces. Si vous avez un stock relativement conséquent d’une ou plusieurs références et que vous avez déjà épuisé les solutions soldes, liquidation, offres promotionnelles…l’option destockage peut alors être envisagée. Car il faut savoir que les produits vendus à un destockeur le sont à prix cassé (des prix d’achat par lots ou au kilo sont parfois pratiqués).
Si vous êtes tenté il faudra contacter un destockeur (il existe de grandes enseignes installées un peu partout en France) qui conviendra avec vous des modalités commerciales : prix de vente, volume (il faut que les produits soient relativement nombreux), logistique (qui se charge de débarrasser l’entrepôt…)
A noter qu’il existe des destockeurs pour les produits non périssables, mais aussi pour des produits périssables en fin de vie.
Les magasins d’usine
Des alternatives aux destockeurs, permettant de ne pas nuire à sa marque, existent. Les grandes enseignes peuvent par exemple ouvrir leur magasine d’usine, aussi appelés magasin outlet, Ces magasins de la marque seront spécialisés dans la vente des anciennes collections à prix cassé.
Cela leur permet de maîtriser l’ensemble de la chaîne de destockage. En contrepartie, les loyers dans ce genre de centres commerciaux sont assez élevés et un risque de cannibalisation existe. Cela signifie que les amateurs d’une marque se détourneront des points de vente classiques pour acheter significativement en magasin d’usine.
Les sites de vente privée en ligne
Enfin, dernière possibilité pour destocker massivement ses produits : s’adresser à des sites de vente privée en ligne. Certaines marques ont carrément des corners utilisant leur charte graphique et leur image n’en est pas dégradée. En contrepartie, la plateforme prendra une commission, parfois assez élevée, et la marque se chargera de toute la logistique, notamment de l’expédition des commandes.
Écouler son stock en le donnant
Il est possible de donner son stock à des associations. L’entreprise bénéficiera alors d’une déduction fiscale et d’une amélioration de son image.
La réduction d’impôt sur le revenu, ou sur les sociétés, s’élève à 60% du montant des dons dans la limite de 10 000€ ou de 5/1000 du chiffre d’affaires. La valeur du don est déterminée à partir de la valeur du stock.
Dans le domaine alimentaire, de nombreuses associations existent pour récupérer les invendus, comme les restos du cœur, le secours populaire ou la croix rouge.
A noter qu’il est obligatoire pour les magasins de commerce alimentaire de plus de 400m2 de passer une convention avec une association pour leur donner les invendus au lieu de les jeter. Des règles doivent néanmoins être respectées :
- Les produits périssables doivent encore avoir au moins 48 heures avant la date limite de consommation (sauf convention stipulant un délai plus court) ;
- Les dons de produits non emballés, par exemple à la coupe, ne sont pas possibles ;
- Les règles d’hygiène et la chaîne du froid doivent être respectées.
Les produits non alimentaires peuvent aussi être donnés à des associations comme l’agence du don en nature ou Emmaüs. L’avantage est qu’ils assurent toute la partie logistique.
Bien entendu, les dons s’inscrivent au cœur des démarches de responsabilité sociale et environnementale des entreprises.
Écouler son stock en trouvant de nouveaux débouchés : transformation, nouveau marché, recyclage
Certains produits peuvent également faire l’objet de recyclage ou de transformation. Ce procédé permettra d’utiliser les matières premières pour fabriquer des nouveaux produits. Un produit alimentaire abimé, une orange par exemple, pourra être vendu sous forme de jus.
Autre possibilité : les exporter vers de nouveaux marchés, notamment en passant par des soldeurs locaux, ce qui permettra en même temps de tester le nouveau débouché.
Détruire pour écouler son stock dormant
Détruire son stock dormant est la solution la moins écologique mais elle peut parfois s’imposer. Ainsi, quand toutes les autres options ont été testées et, si elles n’ont pas porté leurs fruits, l’entreprise n’aura d’autres choix que de procéder à la destruction des produits. En effet, les garder indéfiniment représente un coût non négligeable. Il faut non seulement payer le lieu de stockage mais aussi les frais afférents : charges locatives, frais de personnel gérant l’entrepôt…
Attention toutefois, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire prévoit l’interdiction de détruire les produits non alimentaires. Elle rend également prioritaire les dons aux associations visant à lutter contre la précarité, avant le recyclage ou la transformation des produits. Elle entrera en vigueur au plus tard le 1er janvier 2022.