Dernière mise à jour le 14 juin 2021
Des factures impayées qui s’accumulent ou des retards de paiement à répétition peuvent conduire à un manque de trésorerie, voire à une faillite. Afin d’éviter d’en arriver là, il est possible de faire appel à une société de recouvrement. Elle prendra alors à sa charge le recouvrement de la créance. Son travail consiste à en obtenir son règlement par tous les moyens légaux.
Pourquoi faire appel à une société de recouvrement ?
Faire appel à une société de recouvrement va permettre d’augmenter les chances de se faire régler les factures impayées. En effet, selon certaines estimations, les chances de recouvrement en passant par une société dédiée sont de l’ordre de 80%.
Il s’agit également d’un gain de temps indéniable pour les entreprises qui n’ont pas forcement les moyens en interne de suivre le dossier, qu’il s’agisse d’un manque de temps ou de salariés qui ne sont pas formés au recouvrement et qui ne connaissent pas toutes les techniques. L’externalisation va donc permettre de gagner en compétences.
De plus, afin d’éviter d’éventuelles tensions avec les clients et de conserver une relation commerciale sereine, il peut être utile de passer par un tiers qui saura durcir le ton quand il le faut. A l’inverse, l’intermédiaire peut jouer le rôle de tampon dans des situations tendues. Il peut suggérer des solutions alternatives aux deux parties.
Enfin, certaines entreprises y voient également un moyen d’externalisation de la gestion du poste client. Il s’agit principalement des PME. Les grosses entreprises ont généralement des services contentieux en interne qui disposent des ressources nécessaires.
Comment se déroule le recouvrement ?
Il existe une multitude d’offres en matière de sociétés de recouvrement. Il suffit de faire une recherche sur google pour s’en apercevoir. Une fois le cabinet sélectionné, il faudra monter un dossier en ligne. Les informations demandées sont généralement :
- Le nombre de dossiers à transmettre ;
- Le montant total à récupérer ;
- Si les créances :
- Ont déjà confiées à un tiers (société de recouvrement, huissier…)
- Concernent des particuliers et/ou des professionnels
- Sont de nature civile ou commerciale
- Concernent des transactions commerciales avec des entreprises à l’étranger
- Des renseignements concernant la société : forme juridique, nom, adresse de contact.
Avant de déléguer le recouvrement, assurez-vous auparavant que la créance soit réelle, qu’elle soit matérialisée par une facture, et qu’il n’y ait pas de litige qui pourrait être la source d’un retard de paiement.
Une fois les éléments pris en compte, un juriste est affecté sur le dossier. Il va tout d’abord réaliser une étude de solvabilité du client. Il va regarder si l’entreprise n’est pas sous le coup d’une procédure collective (liquidation, redressement) puis l’analyser à l’aide des comptes publics. Il déterminera ensuite la meilleure façon d’agir : relance téléphonique, mail, courrier, intensification de la procédure…
Il dispose également d’un réseau de cabinets d’avocats et d’huissiers auquel il pourra faire appel au besoin. Il faut savoir que la première étape est de récupérer les montants impayés à l’amiable, c’est-à-dire sans recours judiciaire, afin de ménager la relation client. L’intervention d’un huissier n’a lieu que dans moins d’1% des cas.
Quelle société de recouvrement choisir ?
Il existe une pléthore d’offres en matière de sociétés de recouvrement. Il faut savoir que certaines sont généralistes et d’autres proposent des services adaptés. La procédure de recouvrement pourra en effet prendre des aspects différents en fonction :
- Du domaine d’activité : prestation de services ou activité commerciale ;
- De la profession et des règles en vigueur ;
- De la relation commerciale : BtoB (business to business, c’est-à-dire la vente à des professionnels) ou BtoC (business to consumer, c’est-à-dire la vente à des particuliers) ;
- De la localisation du débiteur (en France ou à l’étranger). S’il s’agit de créances à l’international, la société de recouvrement choisie devra :
- Pouvoir s’adresser au débiteur dans sa langue ;
- Connaître la réglementation du pays en matière de recouvrement de dettes ;
- Avoir des contacts sur place (huissiers, avocats…) ;
- Pouvoir analyser la solvabilité du débiteur.
En tout état de cause, il faudra s’assurer que la société de recouvrement respecte les obligations légales qui lui incombent. Elle doit ainsi :
- Avoir fait une déclaration auprès de la CNIL ;
- Avoir fait une déclaration d’activité auprès du procureur de la République ;
- Ouvrir un compte recouvrement ;
- Souscrire une assurance civile professionnelle.
Afin de s’assurer de la performance de la société de recouvrement, vous pouvez vous la faire recommander. N’hésitez pas non plus à regarder les différents avis en ligne.
Enfin, dernier critère à prendre en compte, et non des moindres : le tarif. N’hésitez pas à regarder les différents devis, à comparer et à faire jouer la concurrence.
Quelles sont les différences entre une société de recouvrement et une société d’affacturage ?
Faire appel à une société d’affacturage va permettre d’améliorer immédiatement la trésorerie de l’entreprise. Les paiements vont ainsi être accélérés et l’entreprise se fera payer de la société d’affacturage sans attendre l’échéance indiquée sur la facture. Cela va lui permettre de dégager des ressources à court terme et d’améliorer son BFR. Elle aura ainsi une capacité de financement plus importante pour régler les fournisseurs et financer ses achats de stock et pour éviter d’autres financements à court terme comme les découverts bancaires.
L’affacturage diffère ainsi du recouvrement en ce que la créance est immédiatement payée alors qu’en passant par une société de recouvrement, elle n’est payée qu’au moment du règlement de la facture. Le risque n’est donc pas transféré. Si le client ne paye pas, l’entreprise ne touche rien.
Les deux n’interviennent donc pas en même temps. En général, la société de recouvrement est appelée quand il y a des factures impayées. L’affacturage a lieu avant que la créance ne soit impayée.