Dernière mise à jour le 14 juin 2021
Quand une entreprise a des problèmes de trésorerie, elle peut faire appel à une société d’affacturage, aussi appelée société de factoring Il s’agit alors de céder sa créance à une société financière, qui porte de le nom de factor. Sur le plan juridique, un transfert de propriété des créances est effectué. Le factor versera à l’entreprise un pourcentage du montant de la créance sans attendre le délai de paiement prévu sur la facture. Le risque de non recouvrement est par la même également transféré à la société d’affacturage.
Pourquoi avoir recours à une société d’affacturage ?
Avoir recours à une société d’affacturage va accélérer le paiement des créances, permettre de dégager des ressources à court terme, et par la même avoir une incidence sur le BFR (besoin en fonds de roulement) et in fine améliorer la trésorerie. L’entreprise pourra donc financer plus facilement ses besoins, à savoir le paiement des fournisseurs et des stocks.
Autre avantage : tout l’aspect recouvrement est délégué à la société d’affacturage. C’est elle qui se chargera de recouvrer la créance et de mettre en place une procédure en cas de factures impayées. Elle relancera alors le client jusqu’à obtenir paiement.
L’affacturage est une technique de gestion financière. Elle peut à ce titre permettre de réduire les frais financiers, notamment les agios. Les paiements des clients étant accélérés, l’entreprise a moins de chance de se trouver avec une trésorerie négative en fin de mois.
Quelles entreprises peuvent faire appel à une société d’affacturage ?
Toutes les sociétés, peu importe leur taille et leur secteur d’activité, peuvent faire appel à une société d’affacturage. Seules les sociétés dont les créances sont des factures à des particuliers ne peuvent pas y avoir recours.
L’affacturage ne concerne pas que les sociétés qui ont des difficultés à se faire payer mais toutes les entreprises qui veulent se focaliser sur des missions à plus forte valeur ajoutée et qui préfèrent sous traiter cette tâche plutôt que de la traiter en interne.
Sont également concernées les entreprises qui ont des problèmes de trésorerie. Il faut savoir que dans la plupart des cas, les factures des clients, en cas de vente à des professionnels, ne sont pas réglées tout de suite. Le délai moyen de paiement est de l’ordre de 30 jours et ne peut excéder 45 jours fin de mois ou 60 jours date de facture. Il suffit en contrepartie que l’entreprise ait des stocks importants, ou paye ses fournisseurs plus rapidement qu’elle ne se fait payer, pour déséquilibrer sa trésorerie et tomber dans le rouge.
Outre l’aspect financier, l’affacturage permet également un gain de temps. L’ensemble de la gestion administrative des créances est alors délégué à un tiers.
Quelles sont les différences entre une société de recouvrement et une société d’affacturage ?
Afin de recouvrer une créance, plusieurs possibilités s’offrent à l’entreprise :
- Recouvrement en interne par la comptabilité ou le service contentieux ;
- Recouvrement par une société de recouvrement ;
- Vente des créances, moyennant une commission, à une société d’affacturage.
L’affacturage se distingue ainsi du recouvrement de plusieurs façons :
- La société de recouvrement ne permet pas un paiement plus rapide de la créance. L’entreprise n’est payée que quand la créance est recouvrée. L’affacturage fait partie des crédits de mobilisation de créances. Il s’agit d’un moyen de financement à court terme ;
- L’affacturage offre une assurance contre les impayés (la société de recouvrement ne le garantie pas) ;
- Les créances sont rachetées par le factor. Elles restent la propriété de l’entreprise avec une société de recouvrement.
La société de recouvrement de créances est donc plus adaptée pour les entreprises qui ont beaucoup de factures impayées, voire des créances douteuses. La société d’affacturage n’acceptera pas forcement toutes les créances. Elle analysera attentivement la situation et la solvabilité du client avant de se décider.
Quels sont les coûts à prévoir ?
Plusieurs types de coûts sont à prévoir :
- Les frais de dossier à la signature du contrat, mais également parfois à chaque ouverture de compte client ;
- La commission d’affacturage qui va rémunérer la gestion administrative. Le taux varie généralement entre 0,5% et 2,5% ;
- La commission de financement qui va rémunérer l’avance de trésorerie. Le taux est de l’ordre de 3% ;
- Eventuellement l’assurance-crédit si elle est demandée.
Affacturage avec ou sans recours, quelles différences ?
On distingue l’affacturage avec recours de l’affacturage sans recours.
Dans le cas de l’affacturage avec recours, l’entreprise conserve le risque de non paiement. La créance est bien cédée au factor mais si le débiteur ne la règle pas, l’entreprise a l’obligation de rembourser le factor. D’ailleurs, c’est l’entreprise qui conserve la gestion du poste client. A noter que l’on parle également d’affacturage délégué.
Dans l’affacturage sans recours, aussi appelé affacturage classique, le risque de non paiement est transféré au factor. L’entreprise n’a pas l’obligation de rembourser la créance en cas de non paiement dû à un problème de solvabilité. Si la raison du non paiement est autre, liée par exemple à un différend ou un litige, l’entreprise devra rembourser.
Comment travailler avec une société d’affacturage ?
Un contrat d’affacturage est signé entre le factor et l’entreprise. Il va définir le cadre dans lequel les factures sont cédées.
Pour chaque entreprise cliente, l’entreprise remettra au factor :
- Le montant de l’encours des factures ;
- Les coordonnées du client.
Le factor analysera ensuite la situation de chaque client et sa solvabilité.
Il évaluera le risque et constituera un fonds de garantie. Il sera alimenté avec les premières factures. Il permettra de se prémunir contre les risques de non paiement. En cas de rupture du contrat, les sommes restantes seront remises au client.
Une fois le contrat mis en place et le fonds de garantie constitué, l’entreprise remettra une copie des factures au factor au fur et à mesure de leur émission. Le factor lui versera ensuite rapidement le montant des factures, moyennant une commission, et déduction faite d’un pourcentage pour constituer le fonds de garantie le cas échéant. Le factor se chargera de l’encaissement et du recouvrement.
Les clients doivent donc être prévenus qu’ils devront payer le factor et non leur fournisseur habituel. Une mention indiquant la subrogation sera apposée sur la facture.
A noter que certaines sociétés d’affacturage demandent à leurs clients de prendre une assurance-crédit pour se prémunir des risques d’impayés. Les entreprises travaillant avec des établissements publics ne sont toutefois pas concernées car le risque de non paiement est quasi nul.
L’assurance prendra alors en charge l’intégralité ou une partie des impayés, le fonds de garantie s’occupant du reste. L’assureur établira de son côté une veille permanente afin de connaître la solvabilité des clients mais aussi des prospects. L’entreprise pourra alors s’aider de ces informations afin de savoir si elle doit entamer, poursuivre ou stopper certaines relations commerciales.