Dernière mise à jour le 15 juin 2020
L’amortissement est la traduction comptable de la perte de valeur d’une immobilisation. Il résulte de l’utilisation de celle-ci ainsi que du temps et de l’obsolescence. L’amortissement dégressif est une méthode d’amortissement qui consiste à pratiquer des amortissements plus importants en début d’utilisation de l’immobilisation. L’amortissement est ainsi dégressif dans le temps : il sera plus élevé en début d’exercice et moins élevé à la fin.
Qu’est ce que l’amortissement dégressif ?
Quand elle réalise un investissement, l’entreprise l’enregistre en immobilisations. Il s’agit d’un élément de son patrimoine, qui est comptabilisé à l’actif dans le bilan. A la différence de la charge qui est incorporée dans la production, on attend de l’immobilisation qu’elle procure des avantages économiques futurs.
L’amortissement permet ensuite de constater la perte de valeur d’une immobilisation. Il existe deux méthodes d’amortissement : l’amortissement dégressif, que nous allons voir en détail dans cet article, et l’amortissement linéaire. Dans le premier cas, l’amortissement se fait de façon plus intense en début d’utilisation de l’immobilisation et moindre en fin. Dans le second, il se fait uniformément.
L’amortissement dégressif repose sur des dispositions légales. Il a pour but d’inciter les entreprises à investir.
Le calcul de l’amortissement dégressif
La durée d’utilisation
Il est calculé en fonction de l’utilisation de l’immobilisation. L’entreprise doit ainsi déterminer combien de temps elle l’utilisera. Cela dépendra de plusieurs paramètres :
- L’intensité d’utilisation ;
- La politique de l’entreprise en matière de renouvellement des immobilisations ;
- La rapidité d’obsolescence et de désuétude du type de bien…
Par mesure de simplicité, il est toutefois possible pour les PME d’utiliser les durées usuelles d’amortissement définies par l’administration fiscales. Il faut pour cela qu’elles ne dépassent pas deux des trois seuils pendant deux années consécutives :
- 50 salariés ;
- 8 000 000€ de chiffre d’affaires ;
- 4 000 000€ de total bilan.
Le coefficient de dégressivité
Afin de calculer l’amortissement dégressif il faut diviser la valeur d’acquisition de l’immobilisation par le nombre d’années à amortir. On obtient alors le taux d’amortissement linéaire.
Il faut ensuite appliquer à ce taux les coefficients suivants :
- Durée d’utilisation de 3 à 4 ans : 1,25 ;
- De 5 à 6 ans : 1,75 ;
- De 7 ans ou plus : 2,25.
Puis, quand le taux dégressif est inférieur à « 1 / nombre d’années restant à amortir», on utilise ce dernier taux.
Quelques spécificités par rapport à l’amortissement linéaire
Voici quelques subtilités à prendre en compte :
- La base amortissable change tous les ans et correspond à la VNC de N-1 ;
- En cas d’acquisition en cours d’année, c’est le mois d’acquisition qui compte et non la date de mise en service. De plus, le prorata temporis est calculé en mois et non en jours.
Exemple de calcul d’amortissement dégressif
Une entreprise achète du matériel industriel le 1er juin 2020 pour une valeur de 10 000€ HT. Selon les durées usuelles d’amortissement, le matériel industriel est amorti sur 5 ans.
Le calcul du taux dégressif est de 1/5 multiplié par le coefficient de 1,75 soit 0,35.
La première année, l’amortissement sera divisé par deux car l’immobilisation a été acquise en milieu d’année.
Année | VNC début* | Taux linéaire | Taux dégressif | 1 / nombre d’années | Dotation | Amortissements cumulés | VNC fin** |
2020 | 10 000 | 10% | 17,5% | 17% | 1 750 | 1 750 | 8 250 |
2021 | 8 250 | 20% | 35% | 20% | 2 888 | 4 638 | 5 363 |
2022 | 5 363 | 20% | 35% | 25% | 1 877 | 6 514 | 3 486 |
2023 | 3 486 | 20% | 35% | 33% | 1 220 | 7 734 | 2 266 |
2024 | 2 266 | 20% | 50% | 50% | 1 133 | 8 867 | 1 133 |
2025 | 1 133 | 10% | 100% | 100% | 1 133 | 10 000 | 0 |
* VNC début : valeur nette comptable (valeur de l’immobilisation – amortissements cumulés) du début d’exercice
** VNC fin : valeur nette comptable (valeur de l’immobilisation – amortissements cumulés) de fin d’exercice.
Il me semble que le taux d’amortissement calculé sur les années restant à amortir ne tient compte que des années entières restantes : la dernière année, partielle, n’est pas prise en compte. On a ainsi un premier taux de 20% / 2 = 10%, un second de 25%, un troisième de 33,3%, un quatrième de 50% – plus élevé que le taux dégressif et qui prend donc sa place, et un dernier de 100%. L’immobilisation sera donc totalement amortie fin 2024.
Si je fais erreur, je voudrais bien trouver une source qui précise clairement que les “années restantes” s’entendent “dernière année partielle d’amortissement incluse”.
Merci par avance, c’est un point qui reste peu clair pour moi et que je tiens à préciser.