Déprécier un stock

Dernière mise à jour le 26 mars 2023

Déprécier un actif, comme un stock, signifie qu’on va constater une diminution de sa valeur en fonction de certains critères. Il s’agit par exemple d’un délai de rotation des stocks trop long (les stocks ne se vendent pas ou pas assez), d’un stock devenu obsolète et remplacé par des produits plus récents ou d’un stock détérorié ou inutilisable qui ne pourra plus se vendre. Toutefois, cette dépréciation doit être justifiée et se baser sur des calculs précis afin d’être fiscalement acceptable.

Pourquoi déprécier un stock ?

Déprécier un stock répond au principe comptable de prudence : si les produits en stock ont des difficultés à se vendre, leur valeur baisse. Il faut donc constater cette baisse dans les comptes.

En effet, les stocks sont évalués dans les comptes selon leurs valeurs comptables en utilisant une méthode de valorisation des stocks (CUMP, FIFO ou LIFO). Cette méthode prend en compte le coût d’achat des stocks et non la valeur marchande. Or, il existe de nombreuses situations dans lesquels on sait que le produit ne va pas se vendre. C’est le cas par exemple de stock de produits obsolètes ou de produits qui ont été fabriqués ou commandés en trop grosses quantités par rapport aux prévisions de vente.

Comment déprécier un stock ?

Des règles doivent être définies pour déprécier un stock. Afin de répondre au principe de permanence des méthodes, ces règles doivent être pérennes, c’est-à-dire durer dans le temps.

Elles doivent s’appliquer à tous les produits ou catégories de produits. Il peut ainsi être décidé de déprécier tous les produits en stock qui sont supérieurs à un certain pourcentage des ventes de la période de référence.

Par exemple, pour un produit :

• dont les ventes sur la dernière année sont de 100 ;
• avec des stocks à 500 ;
• avec des estimations de 300 pour les prochaines années.

=> L’entreprise pourra passer en provision pour dépréciation 200 produits (à la valeur unitaire du stock).

Quelle écriture comptable passer ?

Au niveau comptable, la baisse de valeur d’un stock a un impact au niveau du bilan et du compte de résultat. Au niveau du bilan, la valeur des actifs baisse. Au niveau du compte de résultat, l’écriture est considérée comme une charge et elle viendra donc baisser le montant du résultat.

L’écriture comptable de provision pour dépréciation du stock est la suivante :

Débit	Crédit
68173 : dotation aux provisions
	39 : dépréciation stocks et encours

Dans des cas plutôt rares, le montant qui a été déprécié a été sur-estimé, et il faut donc annuler une partie de l’écriture initiale pour revaloriser le stock à la hausse. On parle alors de reprise de provision pour dépréciation. Plus fréquemment, on passe aussi cette écriture au moment où les produits sortent physiquement du stock (par exemple s’ils sont vendus ou mis au rebut). L’écriture comptable est la suivante :

Débit	Crédit
39 : dépréciation stocks et encours
	78173 : reprise de provision

Pour en savoir plus, consultez notre article sur les écritures de stock (annulation du stock initial et constatation du stock final).

Quand déprécier un stock ?

La dépréciation d’un stock se fait à la clôture des comptes. Puis, elle est revue à chaque clôture et réajustée si besoin. L’entreprise devra avoir réalisé son inventaire annuel avant de déprécier les comptes. Elle en profitera également pour constater les éventuels écarts d’inventaire.

A noter que la dépréciation du stock peut être reprise au moment où la baisse de la valeur du stock est réellement constatée, par exemple si les produits sont déstockés, c’est-à-dire vendu à une valeur bien inférieure à son prix de vente d’origine ou s’ils sont détruits.

Pour en savoir plus, consultez notre article la provision pour dépréciation.

Quelle conséquence ?

La dépréciation de stock :

• Compte de résultat : baisse du résultat en cas de dotation (c’est une charge), amélioration du résultat en cas reprise (c’est un produit) ;
• Bilan : baisse de la valeur de l’actif en cas de dotation, amélioration de la valeur de l’actif en cas de reprise ;
• Trésorerie : aucun impact, il ne s’agit ni d’un encaissement, ni d’un décaissement.