Dernière mise à jour le 28 septembre 2020
Afin de créer une entreprise, il est préférable d’avoir un apport personnel. En effet, bien souvent il faudra réaliser des investissements qui ne pourront pas être uniquement financés par les ressources externes. Mais ce que beaucoup de créateurs ignorent, c’est que l’apport personnel n’est pas uniquement constitué de l’argent dont le créateur dispose. Il peut également opter pour d’autres sources de financement comme emprunter de l’argent aux proches, réaliser un emprunt personnel, participer à un concours à la création d’entreprise et bénéficier de prêt d’honneurs.
Les disponibilités, la première source d’apport personnel
Les disponibilités sont l’épargne personnelle que le créateur possède et qu’il va apporter en capital ou en apport en compte courant lors de la création de l’entreprise.
L’apport en capital
Le montant
Quand on créé une société, il faut définir un capital. Il s’agit d’un montant qui sera indiqué dans les statuts et présent sur tous les documents administratifs de la société. La plupart des sociétés demandent un montant minimum d’un euro en capital (sauf la SA qui demande un apport minimum de 37 000€). Toutefois, il n’est pas recommandé de choisir uniquement 1€ de capital pour assurer une certaine crédibilité aux yeux des tiers (clients, fournisseurs, banque). Mieux vaut partir sur un capital de départ de 1000€.
Les types
Ce capital peut être constitué de deux types d’apports :
- L’apport en numéraire : il s’agit des montants versés sur le compte bancaire ;
- L’apport en nature : il s’agit des biens matériels et immatériels apportés à la société. Ces apports doivent toutefois être évalués par un commissaire aux apports dans certains cas :
- Création d’une SA ;
- Création d’une EURL/SARL, d’une SAS/SASU avec la valeur d’un des apports supérieure à 30 000€ et la valeur de l’intégralité des apports en nature supérieure à la moitié du capital social.
Le dépôt à la banque
L’apport sera bloqué sur le compte bancaire entre son dépôt et la réception du k-bis par la banque. Ensuite, libre au dirigeant de s’en servir pour financer les investissements ou les premiers achats. En revanche, en cas de dettes de la société, la somme indiquée en capital est une somme que les associés s’engagent à rembourser.
Libération du capital
A noter qu’il est possible de ne prévoir de libérer qu’une partie du capital à la création. Cela signifie concrètement que seule une partie du capital sera versée sur le compte bancaire au montant de la création. Le reste devra être versé dans un délai de 5 ans. Pour les SA, SAS et SASU, le montant minimum à verser à la création est de 50%. Pour les SARL et EURL, il est de 20%.
Société à capital variable
Enfin, il est possible de prévoir un capital variable. Dans ce cas, le capital pourra varier dans les limites du montant plafond et du montant plancher défini dans le capital.
L’apport en compte courant
L’apport en compte courant est une somme que les associés vont avancer à la société. C’est le cas par exemple lors de la création d’une société. Les associés peuvent faire des achats tant que le capital est bloqué. Il peuvent ensuite se faire rembourser par la société.
Les livrets et plan d’épargne
La création d’entreprise est un motif de déblocage anticipé du plan d’épargne entreprise (PEE). Il s’agit d’un plan sur lequel les salariés peuvent verser leur intéressement et participation. Les entreprises peuvent quant à elles abonder sur ses versements. Les salariés ne payent pas d’impôt sur ces sommes versées. L’épargne est normalement bloquée pendant 5 ans mais il est possible de la débloquer avant en cas de création d’entreprise.
De même, les sommes placées sur un PEA (plan d’épargne actions) sont normalement gardées plus de 5 ans. Toutefois, il est possible de les retirer sans perdre les avantages fiscaux en cas d’affectation à la création d’entreprise dans un délai de trois mois.
Enfin, il existe un livret épargne entreprise, fonctionnant selon le même principe que le plan épargne logement. Le créateur y place son épargne pendant 2 à 5 ans et se voit ensuite octroyer un prêt à la création d’entreprise.
La love money, faire appel à ses proches pour augmenter l’apport personnel
La love money est constituée des sommes empruntées aux proches et qui permettront de financer la création de l’entreprise. Ils peuvent ainsi par exemple entrer au capital de la société et devenir associé. Ils auront alors un argument pour donner de l’argent : ils seront associés et donc parties prenantes à la création. En échange, ils recevront des parts sociales et, si la société réalise des bénéfices et décide de les redistribuer, ils pourront recevoir des dividendes.
L’emprunt personnel, un apport personnel qui peut s’avérer risqué
Lors de la création d’entreprise, le créateur peut emprunter de l’argent à titre personnel afin d’apporter cette somme au capital. Toutefois, cette solution est risquée si l’entreprise réalise aussi un emprunt. Le créateur devra rembourser l’emprunt personnel alors même que ses revenus peuvent être limités.
Les concours à la création d’entreprise
Le créateur peut participer à des concours à la création d’entreprise qui lui permettront de pouvoir gagner des prix et investir les sommes dans l’entreprise. Toutefois, la démarche peut s’avérer longue et fastidieuse. Il faut généralement remplir un dossier, comprenant un descriptif du projet et une analyse financière. Ensuite, si le projet est retenu, il faudra passer devant un jury.
Les prêts d’honneur
Un prêt d’honneur est un prêt accordé au créateur de l’entreprise en raison de la qualité de son projet. Comme les concours à la création d’entreprise, les prêts sont accordés aux projets particuliers. Cela peut être le cas de projets à vocation sociale, innovant ou écologique. Là encore, la rédaction d’un dossier pour postuler est nécessaire. Puis, après sélection des projets, une présentation est effectuée devant un jury.
La particularité des prêts d’honneur est qu’il s’agit de prêts, généralement à taux zéro, accordés aux créateur du projet. Il peut alors investir cette somme dans l’entreprise afin d’augmenter les fonds propres de la société. Les prêts d’honneur sont accordés par des organismes comme l’ADIE, France initiative ou le réseau entreprendre.