Dernière mise à jour le 22 avril 2023
Ouvrir un salon de thé est le rêve de nombreuses personnes. Quoi de mieux que de proposer à la vente des pâtisseries accompagnées d’une boisson chaude dans un climat conviviale…Mais même si nombreux sont ceux qui souhaitent se lancer dans l’aventure, très peu passent à l’action! Et pour cause, les démarches de création sont nombreuses. Cet article vous dit tout sur ce qu’il faut savoir pour ouvrir un salon de thé.
Choisir l’emplacement et le local, la première étape pour ouvrir un salon de thé
L’emplacement est capital pour ouvrir un salon de thé. Il doit être dans un endroit avec du passage, dans une zone commerciale ou une rue piétonne par exemple. S’il ne l’est pas, un effort particulier devra être fait sur la communication afin de faire connaitre le lieu et d’attirer des clients.
Il faudra ensuite trouver le bon local. Il doit être suffisamment grand pour accueillir les clients et disposer d’une cuisine convenable. Le must : un espace extérieur pour les beaux jours. Comme tous les établissements recevant du public (ERP), le local doit respecter des règles en matière d’accessibilité du public et de sécurité. Autre critère essentiel dans le choix du local : son prix. En plus du loyer et des charges mensuelles à payer, il faudra aussi payer quelques mois d’avance en guide de dépôt de garantie lors de la signature du bail de commercial. Mais ce n’est pas tout, il faudra s’acquitter d’un droit d’entrée dans le local. C’est ce qu’on appelle le droit au bail.
Il est possible de reprendre un fonds de commerce. Il s’agit alors de racheter un local déjà existant et déjà agencé. En plus de ça, l’acheteur fera l’acquisition de tous les éléments incorporels constitutifs du fonds de commerce comme la clientèle.
Le concept du salon de thé
Comme pour les restaurants, le salon de thé peut se spécialiser sur un concept particulier. Il peut par exemple :
- Proposer toutes sortes de pâtisseries orientales, de thés et/ou de cafés originaux ;
- Etre décoré selon un thème particulier ;
- Organiser des événements (concert, rencontre avec des auteurs…) ;
- Proposer d’autres services (librairie, espace de co-working, galerie d’art).
Le salon de thé pourra faire partie d’une chaîne et être ouvert sous forme de franchise (dans ce cas il s’agit souvent d’un coffee shop comme Starbucks, Colombus cafe ou d’une boulangerie-café comme Paul, La Mie Câline…)
Trouver les fournisseurs
Afin de vous différencier de la concurrence, il peut être intéressant de miser sur des fournisseurs différents et authentiques. En effet, en entrant dans un salon de thé, les clients attendent surtout de trouver une ambiance chaleureuse mais aussi des produits qu’ils n’ont pas l’habitude de consommer ailleurs. Que ce soit au niveau des boissons ou des gâteaux, les clients veulent des produits de qualité. N’hésitez pas à vous déplacer pour trouver les produits qui feront la différence, à prospecter sur les salons professionnels, à rencontrer différents fournisseurs…
Les conditions pour ouvrir un salon de thé
Deux cas de figure se présentent dans l’ouverture d’un salon de thé.
– Si l’entrepreneur souhaite cuisiner lui même les pâtisseries proposées à le vente, l’activité sera considérée comme artisanale. Il faudra alors que le chef d’entreprise, son conjoint-collaborateur ou un salarié possède un diplôme en pâtisserie comme un CAP ou qu’il ait une expérience d’au moins 3 ans en pâtisserie. A noter qu’il n’est plus obligatoire de réaliser un stage de préparation à l’installation pour le lancement d’une activité artisanale.
– Si l’entrepreneur ne souhaite pas cuisiner lui même les pâtisseries et qu’il les achète déjà préparées, aucune des conditions mentionnées ci-dessus n’est obligatoire. L’activité est alors considérée comme commerciale.
A noter qu’il est obligatoire, comme pour n’importe quelle création de restaurant, que le dirigeant ou un des salariés suive une formation dans le domaine de l’hygiène.
S’il est prévu que le salon de thé vende de l’alcool (ce qui est plutôt rare), il faudra obtenir un permis d’exploitation puis une licence spécifique.
Le business plan du salon de thé
Il sera nécessaire de rédiger un business plan si le créateur fait appel à des ressources extérieurs, notamment un prêt bancaire. Il devra alors contenir tout un tas de documents financiers et descriptifs :
- Descriptif du projet ;
- Compétences du créateur ;
- Etude de marché : c’est dans ce document que seront indiqués la zone de chalandise et le profil de la cible : âge, urbain ou vivant à la campagne, sexe, habitude de consommation…
- Etude de concurrence : il faudra lister ici les autres salons de thé dans la même zone. En plus de cette liste, il pourra être intéressant de les décrire synthétiquement afin d’essayer de trouver des éléments de démarcation. Les salons de thé sont les concurrents directs. Il pourra être intéressant d’analyser les concurrents indirects, c’est à dire les restaurants et les commerces alimentaires de la zone.
- Plan de financement initial : il fera apparaître les investissements de départ et les besoins en financement. Les principaux investissements sont le droit au bail, les frais d’agencement et l’achat des équipements (meubles, frigo, four, machine à café, outils informatiques et logiciels, vaisselle, éléments de décoration…). Les frais relatifs à la constitution d’un stock de départ ne sont pas non plus négligeables. Il faut compter au minimum un investissement de 40 000€. Il peut s’élever à beaucoup plus en fonction de la taille des locaux et de l’emplacement. Afin de financer tous ses investissements, l’entrepreneur devra éventuellement avoir recours à un emprunt bancaire ;
- Tableau de trésorerie prévisionnel : y seront indiqués mois par mois les décaissements et les encaissements. Les investissements de départ engendrent souvent un décalage de trésorerie conséquent car les premiers encaissements ne se font pas tout de suite. Ensuite, l’avantage de ce type de commerce est qu’il est possible de payer les fournisseurs avec quelques semaines de décalage alors que les encaissements des clients se font tout de suite ;
- Compte de résultat prévisionnel : il montrera le résultat de l’entreprise, en faisant la différence entre les produits et les charges ;
- Bilan prévisionnel.
Créer la société
Le salon de thé peut prendre la forme de différentes sociétés ou entreprises : entreprise individuelle, EIRL, EURL, SARL, SA, SASU…il est recommandé d’ouvrir une société et non une entreprise afin de bien séparer le patrimoine personnel du patrimoine professionnel car les investissements peuvent parfois être lourds. Ainsi des formes juridiques comme l’auto-entreprise et l’entreprise individuelle sont déconseillés.
Les formalités de création d’une société sont alors les suivantes :
- Rédiger les statuts de la société ;
- Rédiger et publier un avis de constitution dans un journal d’annonces légales ;
- Ouvrir un compte bancaire et déposer le capital en banque ;
- Rédiger une attestation de non condamnation et de filiation ;
- Remplir un document M0 ;
- Déposer ces différents documents au CFE (centre de formalité des entreprises) compétent.
Les autres démarches
Parmi les autres démarches administratives spécifiques à l’ouverture d’un salon de thé, on peut citer :
- La réalisation d’un stage de préparation à l’installation si l’activité relève de la chambre des métiers et non de chambre de commerce et d’industrie n’est plus obligatoire. C’était auparavant le cas si l’activité du salon de thé était associée à une activité artisanale comme la fabrication de pâtisserie sur place ;
- En cas de vente de boissons alcoolisées sur place, obtenir une licence de débit de boissons à consommer sur place, une licence restaurant ou petite licence restaurant ;
- Suivre la formation hygiène alimentaire dans la restauration ;
- Effectuer une déclaration auprès de l’autorité compétente en cas de préparation ou de vente de denrées animales ou d’origine animale ;
- Respecter les règles d’accessibilité et de sécurité en tant qu’établissement recevant du public ;
- Respecter les règles d’hygiènes, de conservation et de congélation des produits ;
- Afficher les prix pratiqués ;
- Indiquer la présence de produits allergènes le cas échéant ;
- Déclarer et payer une redevance à la SACEM en cas de diffusion de musique.
Gérer un salon de thé
Gérer un salon de thé n’est pas aisé : il faut se démarquer de la concurrence directe (autres salons de thé) et indirecte (bars et cafés) ainsi que respecter de nombreuses normes.
Se démarquer de la concurrence
Afin de se démarquer de la concurrence, un salon de thé peut proposer des services complémentaires comme :
- Faire venir des groupes de musique pour jouer un concert ;
- Accueillir des événements littéraires ;
- Organiser des vides-dressings…
Le salon de thé peut aussi se démarquer de la concurrence en proposant une atmosphère différente en mettant à la disposition de ses clients un accès gratuit au Wifi, des livres, des magazines et des journaux. Il est aussi possible de proposer à la vente des boissons ou desserts originaux (gâteaux du monde, pâtisseries sans gluten, large choix de thé…)
Les normes et la réglementation à respecter
Plusieurs règles doivent être respectées dans la gestion d’un salon de thé :
- En tant qu’établissement recevant du public, les locaux doivent être accessibles aux personnes handicapées. Il faut aussi mettre en place des dispositifs pour prévenir les risques d’incendie et favoriser l’évacuation ;
- Des règles sanitaires doivent être respectées (conditions d’approvisionnement, température de conservation des aliments…) ;
- Des obligations d’affichage et d’information aux clients doivent être respectées. Ainsi, une carte comportant les prix doit être affichée à l’intérieur et à l’extérieur. De plus, les clients doivent être informés quant à l’utilisation d’ingrédients pouvant provoquer des allergies ;
- L’interdiction de fumer dans le salon de thé doit être respectée ;
- En cas de diffusion de musique, une déclaration doit être faite à la SACEM.