Vous souhaitez créer une boutique en ligne, pour y revendre vos fabrications ou des produits achetés auprès de tiers ? Avant de vous lancer, vous devez bien réfléchir au projet afin de ne pas débuter à l’aveugle. Il est ainsi essentiel de réaliser au préalable une étude de marché et une étude de concurrence afin de bien connaitre le secteur et le marché. Viennent ensuite la construction du site internet et la réalisation des formalités administratives pour avoir une structure juridique permettant d’encaisser les revenus. Enfin, dernière étape, et non des moindres : faire connaitre la boutique en ligne.
Le business plan, l’étude de marché et l’étude de concurrence, un préalable pour créer une boutique en ligne
La première étape pour créer une boutique en ligne est de réaliser une étude de marché et de concurrence. Deux cas de figure sont possibles : soit votre boutique physique existe déjà et vous souhaitez simplement ouvrir une boutique en ligne en parallèle, soit elle n’existe pas et vous voulez lancer votre e-commerce.
Dans le premier cas, le commerçant aura l’avantage de connaitre déjà le secteur. Il saura alors quels produits plaisent plus et quels produits au contraire attirent moins. Il connaitra les clients de l’entreprise, leurs attentes et leurs besoins. La boutique en ligne représentera alors une opportunité supplémentaire puisqu’elle permettra d’attirer une cible plus large (nationale voir internationale). L’étude de concurrence et de marché ne seront pas forcement une étape incontournable.
Dans le second cas, il sera nécessaire de réaliser ces études. La première permettra de cerner la clientèle, leurs attentes, leurs besoins, leur budget…La seconde s’intéressera davantage aux concurrents présents, aux produits vendus, aux prix pratiqués….
A cette occasion, la réalisation d’un business plan complet permettra d’avoir une ligne directrice. En plus d’un résumé des études de marché et de concurrence, il contiendra les documents financiers suivants :
- Un compte de résultat prévisionnel ;
- Un bilan prévisionnel ;
- Un plan de financement initial ;
- Un tableau de suivi de trésorerie prévisionnel.
La création de la boutique en ligne
La création du site e-commerce peut paraitre bien plus compliquée qu’elle ne l’est en réalité. Il existe des plateformes qui vont faciliter grandement le travail. On en distingue deux types : les plateformes « open source » qui laissent une plus grande marge de manœuvre et nécessitent un peu plus de connaissances techniques, et les plateformes avec un abonnement auprès d’éditeurs, offrant un peu moins d’options de personnalisation mais plus simples d’utilisation.
Choisir une plateforme open source pour créer sa boutique en ligne
Un logiciel open source a l’avantage d’être gratuit. Il n’est pas nécessaire de payer un abonnement pour l’utiliser. Toutefois, il faudra payer a minima un hébergement et la location d’un nom de domaine.
La particularité des logiciels libres est que le code est mis à disposition des utilisateurs. Ils peuvent alors le modifier afin de fournir les améliorations adéquates. Il existe d’ailleurs des communautés très actives et réactives en cas de besoin.
Pour les sites e-commerces, le logiciel open source le plus connu, et le plus utilisé, est woocommerce, l’équivalent de wordpress pour les sites internet.
Si vous choisissez cette option, il n’est pas nécessaire d’avoir des connaissances en matière de programmation informatique mais il faudra toutefois savoir comment installer un thème et des plugins, les mettre à jour, écrire et publier des fiches produit….
Choisir une plateforme avec abonnement pour créer son e-commerce
Avec cette option, les possibilités de personnalisation sont moindres. Il existe par exemple moins de thèmes disponibles et de fonctionnalités. Toutefois, en fonction de l’éditeur choisi, les options offertes peuvent couvrir tous les besoins. Le choix de l’éditeur dépendra de plusieurs critères : le budget, la dimension du projet, notamment le nombre d’articles à gérer, le nombre de comptes utilisateurs et les connaissances informatiques à avoir (certaines plateformes étant plus faciles que d’autres à utiliser).
Les plateformes les plus souvent utilisées sont :
- Magento, qui propose également une version open source ;
- Prestashop, qui propose aussi une version open source ;
- Shopify, qui s’adresse aussi bien aux petits projets qu’à ceux de plus grande envergure.
Les formalités administratives pour créer une boutique en ligne
Le lancement d’une boutique en ligne s’accompagne de la création d’une société. Encore une fois, si une boutique physique existe déjà et que la boutique en ligne n’est qu’un complément, cette étape ne sera pas nécessaire puisque la société sera déjà créée.
Sinon, il faudra réaliser les formalités de création. Elles vont dépendre de la forme juridique choisie. Compte tenu des investissements de départ et du chiffre d’affaires potentiel, mieux vaut partir sur une société et non une entreprise.
En effet, en entreprise le patrimoine professionnel est confondu avec le patrimoine de l’entrepreneur. C’est donc une forme juridique qui ne permet pas de s’associer et qui n’est pas adaptée aux projets d’envergure. Mieux vaut se tourner vers une société comme une EURL/SARL, une SASU/SAS…
Faire connaitre sa boutique en ligne
Il existe plus de 100 000 sites e-commerce en France. Il est donc nécessaire d’être visible et de se démarquer pour tirer son épingle du jeu.
Référencement sur les moteurs de recherche
Le référencement sur les moteurs de recherche peut être naturel ou payant.
Référencement payant
Le référencement payant consiste à être affiché dans les résultats de moteurs de recherche avec un encadré « annonce ». Pour y arriver, il faut adopter des stratégies de SEA (search engine advertising). La technique mise en place est celle d’enchères. La personne qui réalise la mise la plus importante figure en première position et ainsi de suite. Le coût se fait au clic et non à l’affichage.
Référencement naturel
Afin d’être positionné dans les premiers résultats de recherche sur Google (ou les autres moteurs de recherche mais Google représente 90% des recherches), il faut adopter des techniques de SEO (search engine optimisation). Il s’agit d’un ensemble de critères qui reprennent la façon dont les algorithmes de Google vont traiter une recherche. Parmi les plus importants, on trouve :
- Rédiger des articles de qualité, longs, uniques, correctement structurés en termes de méta données (H1, H3, H3, méta title…) et uniquement dédiés à un mot clé ;
- Insérer des contenus interactifs (vidéos, photos) ;
- Rédiger correctement les fiches produit, en suivant les mêmes règles que pour la rédaction d’articles ;
- Avoir un maillage interne de qualité (liens entre les différentes pages et articles) ;
- Disposer d’un design responsive (s’adaptant aussi bien aux ordinateurs qu’aux smartphones ou tablettes) ;
- Avoir un temps de chargement des pages court.
Toutes ces techniques correspondent au SEO on site, c’est-à-dire sur le site en lui-même. Il existe aussi le SEO off site, c’est-à-dire en dehors du site. Le plus gros paramètre ici est le nombre et la qualité des liens qui pointent vers le site. D’ailleurs, mieux vaut privilégier la qualité (c’est-à-dire via des sites bien positionnés et dans la même thématique) que la quantité.
Les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux sont englobés dans tout ce que l’on appelle le webmarketing ou marketing 2.0. Il s’agit du marketing à l’ère des réseaux sociaux incluant également les avis des consommateurs, la notation, les influenceurs, les blogs et les communautés.
Les réseaux sociaux vont permettre d’attirer de nouveaux clients et de fidéliser les anciens, en se construction une communauté, et en permettant une interaction plus forte entre les abonnés et la marque.
Les différents acteurs
Il existe une dizaine de réseaux sociaux majeurs. Toutefois, impossible d’être actif sur chaque, il faudra faire un choix.
- Facebook : c’est le réseau social n°1 en France, avec 38 millions d’utilisateurs. Il permet le partage de photos, de vidéos, de messages et d’appels en ligne via Messenger ;
- Youtube, spécialisé dans le partage et le visionnage de vidéos ;
- Twitter, davantage tourné vers l’actualité, avec la publication de messages courts, de 280 caractères maximums ;
- Instagram, appartenant à Facebook, qui permet le partage de photos, de vidéos et de stories ;
- LinkedIn, un réseau professionnel et son homologue français, Viadéo ;
- Pinterest, qui permet d’épingler des photos afin de créer des tableaux d’inspiration ;
- Snapchat spécialisé dans le partage et le visionnage de vidéos éphémères ;
- TikTok, là encore pour les vidéos, mais davantage axé danse et humour.
Tous les réseaux n’ont pas la même cible. Snapchat et TikTok s’adressent davantage aux jeunes, Pinterest aux femmes, quand Facebook et Instagram sont plus « généralistes ».
Leur utilisation
On l’a vu, tous les réseaux sociaux ne s’adressent pas aux mêmes personnes. Il faut donc au préalable bien connaitre la cible de la boutique en ligne.
Les possibilités d’utilisation sont multiples. La première chose à faire est de créer sa page. Elle sera la vitrine de la boutique et permettra :
- De communiquer plus facilement avec les clients ;
- De partager du contenu : des photos, des vidéos, des articles, des liens… ;
- De réaliser des publicités ciblées afin d’attirer plus de monde ;
- De créer sa boutique en ligne, pour y ajouter ensuite des fiches produit ;
- D’avoir une plateforme de service clients : offrir un SAV au client, laisser des avis, faire des réservations…
Il faut toutefois savoir qu’il est de plus en plus difficile pour les comptes « professionnels » d’avoir de la visibilité. Facebook et Instagram par exemple n’affichent les publications qu’à environ 10% des abonnés. Au-delà du nombre d’abonnés, ce qui compte alors avant tout, c’est l’interaction entre les abonnés et la page. Il est possible de l’améliorer par différents moyens : en organisant des concours, en réalisant des vidéos ludiques, en travaillant avec des community managers ou des influenceurs.
Les facteurs clés de succès de la boutique en ligne
Afin d’avoir une boutique en ligne à succès, il faudra maitriser les points suivants :
- Gérer la livraison : les commandes doivent arriver en parfait état chez le client ou au point relais et en un minimum de temps. Il faudra pour cela choisir un prestataire de confiance qui s’occupera correctement de toute la logistique ;
- Gérer les retours : comme les clients n’ont pas la possibilité de voir les produits, de les toucher ou de les essayer, ils peuvent décider de les retourner. Afin de lever les freins à l’achat, mieux vaut prévoir des retours sans frais, et simples à effectuer ;
- Offrir un service après-vente irréprochable : les conseillers doivent répondre aux demandes des clients qu’il s’agisse des retours, des retards de livraison, d’un colis endommagé…
- Lever les freins à l’achat en ligne, en particulier le manque de confiance des clients : mettre en place un protocole https, gérer les retours, fournir le plus de renseignements possibles en ligne (photos, fiches produit, notation, avis…) ;
- Optimiser les différents canaux de vente : marketplaces, comparateur de prix, affiliation, réseaux sociaux…
Il faudra également respecter certaines règles concernant la vente en ligne. Ainsi, les commandes doivent se faire en 3 étapes :
- Visualisation de la commande ;
- Correction d’erreurs éventuelles et confirmation ;
- Email de confirmation.
De plus, la livraison doit être assurée dans les 30 jours et les clients bénéficient d’un délai de rétractation de 14 jours.
Si le commerçant est amené à recueillir certaines informations sur les clients, il devra respecter le RGPD (règlement général sur la protection des données). Comme pour tous les commerçants, les produits vendus ne pourront pas l’être à perte.
Enfin, pendant les soldes, les articles devront être présents sur le site au moins un mois avant la date de début. Pour les produits remisés, l’ancien prix et le nouveau devront être affichés et des informations concernant la date de validité de l’offre devront apparaitre.