Dernière mise à jour le 18 juin 2020
Créer un salon de coiffure n’est pas à prendre à la légère. Son ouverture nécessite l’obtention d’un diplôme de coiffure et la réalisation de nombreuses démarches. Il faudra ainsi créer son entreprise ou sa société, définir les besoins de financement et trouver les sources. La réalisation d’un business plan est alors nécessaire. Si le créateur le souhaite, il peut ouvrir une franchise. Dans ce cas, il sera aidé dans la création puis dans la gestion du salon mais perdra en indépendance.
L’obtention d’un diplôme de coiffure, une condition nécessaire pour créer un salon de coiffure
Afin de créer un salon de coiffure, le gérant doit avoir un diplôme dans le domaine de la coiffure. Il est toutefois possible d’embaucher un gérant technique ayant le diplôme alors que le gérant ne l’a pas. Cependant, le salon de coiffure ne pourra pas ouvrir si la personne détenant le diplôme n’est pas présente. Le conjoint peut tenir le rôle de gérant technique. Il devra alors être conjoint salarié ou conjoint collaborateur.
Les diplômes permettant d’ouvrir un salon de coiffure sont :
- Brevet professionnel de coiffure ;
- Brevet de maîtrise de coiffure ;
- Tout autre diplôme inscrit au répertoire national de certification professionnelle dans le domaine de la coiffure.
Brevet professionnel de coiffure
Pour obtenir le brevet professionnel, il faut justifier de :
- 5 années d’expérience dans le domaine de la coiffure pour les personnes sans diplôme ;
- 2 années d’expérience dans le domaine de la coiffure pour les personnes possédant un CAP coiffure.
Brevet de maîtrise de coiffure
Il s’agit d’un diplôme de niveau Bac+2.Il est accessible aux personnes titulaires d’un diplôme ou titre de niveau IV.
Ouvrir un salon de coiffure, une activité mixte
En général le salon de coiffure est de nature mixte. Cela signifie que c’est à la fois une activité commerciale et une activité artisanale :
- Artisanale car le coiffeur est considéré comme artisan, il travaille de ses mains.
- Commerciale quand le coiffeur revend des produits : shampoings, masques, lisseurs…
Créer un salon de coiffure en franchisé ou indépendant
Plusieurs possibilités existent pour créer un salon de coiffure. Il est possible d’ouvrir un salon de coiffure en tant qu’indépendant ou en franchisé.
Ouvrir un salon de coiffure en franchisé permettra au créateur de bénéficier de l’aide du franchiseur, de son savoir faire, de ses procédures, de son expérience, de la marque et de la notoriété du réseau. Toutefois, il devra payer des redevances au franchiseur ainsi qu’un droit d’entrée.
Le coiffeur indépendant bénéficiera quant à lui de plus de liberté dans la création et dans la gestion de son salon de coiffure.
Les démarches de création d’un salon de coiffure
Le local
La première étape est de définir la zone de chalandise, c’est-à-dire l’endroit d’où la majorité des clients proviendront. Elle doit être la plus grande possible. Il faut ensuite y analyser les concurrents, leur nombre, les prestations proposées et les prix. Si vous estimez que la demande n’est pas entièrement satisfaite, il y a sans doute un créneau possible où vous pourrez vous faufiler.
Il faudra ensuite trouver un local ou un fonds de commerce. Si c’est simplement un local qui est trouvé, il faudra prévoir de reprendre le droit au bail et de payer les frais qui vont avec, ainsi que plusieurs mois de loyers d’avance. En cas de reprise de fonds de commerce, c’est tout un ensemble d’éléments matériels et immatériels qui sera racheté. Plus concrètement, il s’agit du matériel, des produits, de la clientèle, du nom commercial, du droit au bail…
Dernière étape : prévoir les travaux, l’agencement et l’installation des bacs à shampoing, des espaces coiffures, d’un point d’accueil et d’un coin vestiaire. Attention si vous réalisez des travaux, le salon de coiffure doit respecter les règles en tant qu’établissement recevant du public. Ces règles concernent principalement l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite ainsi que la prévention incendie.
Le financement
La phase financement se scinde en deux parties : les ressources et les financements.
- Déterminer les besoins de financement :
- Fonds de commerce, droit au bail, caution et loyers d’avance ;
- Travaux, agencement, installation ;
- Achat du matériel et des produits (ciseaux, sèches cheveux, tondeuses, peignes, brosses, peignoirs, soins, colorations…) ;
- Droit d’entrée en cas de franchise ;
- Frais de publicité pour se faire connaitre
- Trouver des financements :
- Apport personnel des associés : apports en numéraire et en nature ;
- Solliciter un prêt bancaire (il est à noter que le prêt sera plus difficile à obtenir si le gérant n’a pas le brevet professionnel) ;
- Obtenir des aides financières : prêt d’honneur, concours à la création d’entreprise, ACCRE, ARCE…;
- Obtenir un financement de la part de proches (Love Money) ou de la part d’inconnus (Crowd-funding entrepreneurial) ;
Le business plan
Un business plan devra être rédigé en cas de recours à un prêt bancaire. C’est sur cette base que le banquier décidera, ou non, d’octroyer un prêt. Il permettra également à l’entrepreneur d’avoir une ligne directrice dans la conduite de son projet.
Il devra faire apparaître un certain nombre d’éléments en commençant par une partie rédactionnelle. Cette partie contiendra la description du projet ainsi qu’une présentation du porteur de projet. La seconde partie sera plus financière. Elle contiendra :
-
- Un compte de résultat prévisionnel ;
- Un bilan prévisionnel ;
- Un tableau de financement initial ;
- Un plan de trésorerie prévisionnel.
Enfin, il faut noter que depuis la loi PACTE, il n’est plus obligatoire d’effectuer un stage de préparation à l’installation.
La forme juridique
Quelle forme juridique pour ouvrir un salon de coiffure? tout dépend de ce que l’entrepreneur souhaite :
- S’il veut rester seul, ne pas recruter de salariés, ne pas exercer dans un local mais être coiffeur à domicile, une auto-entreprise ou une entreprise individuelle suffisent. Dans une auto-entreprise, le chiffre d’affaires est limité à 70 000€. Au delà, l’auto-entreprise bascule automatiquement en entreprise individuelle. L’inconvénient principal de l’entreprise individuelle est que le patrimoine de l’entrepreneur et le patrimoine de l’entreprise sont confondus ;
- S’il veut s’associer, il faudra alors créer une société :
- 1ere possibilité : SARL (société à responsabilité limitée) ou EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) ;
- 2ème possibilité : SAS (société à actions simplifiée) ou SASU (société à actions simplifiée unipersonnelle).
- Ces formes permettent de séparer le patrimoine des associés du patrimoine de l’entreprise. En cas de dettes de la société, la responsabilité des associés est limitée aux apports. De plus, elles assurent plus de crédibilité vis-à-vis des tiers et permettent l’entrée de nouveaux associés le cas échéant.
Les formalités administratives
Créer une société nécessite la réalisation des démarches administratives suivantes :
- Rédiger des statuts ;
- Publier un avis de constitution dans un journal d’annonces légales ;
- Ouvrir un compte bancaire et y déposer le capital. Il sera alors remis une attestation de dépôt de capital au créateur ;
- Compléter un formulaire M0 ;
- Remplir une attestation de filiation et de non condamnation ;
- Compléter le registre des bénéficiaires effectifs ;
- Rédiger un acte de nomination de la gérance ou de la présidence si celui-ci n’est pas nommé dans les statuts ;
- Rédiger un état des actes accomplis pour le compte de la société en formation.
Tous ces documents seront remis au CFE (centre de formalité des entreprises) ainsi que :
- Une copie de la pièce d’identité des gérants ou présidents ;
- Un justificatif de domicile pour attester du siège social.
Les facteurs clés de succès quand on ouvre un salon de coiffure
Le positionnement
Quand on décide d’ouvrir un salon de coiffure, il faut clairement se positionner. En général, beaucoup de franchises (Franck Provost, Jean-Louis David, Jacques Dessange) sont considérées comme plutôt haut de gamme. Tout un tas de règles doivent être respectées : les tarifs, la décoration, les produits proposés….
Les indépendant sont en général moins chers. Il faudra faire un choix entre haut de gamme et plutôt bas de gamme. Ce choix peut dépendre de vos envies mais aussi de l’environnement : concurrents déjà implantés, pouvoir d’achat dans la zone géographique…
Les services complémentaires
Même s’il faut choisir une cible unique, rien ne vous empêche de diversifier votre offre et de proposer des petits services complémentaires (bouteille d’eau, coupe de champagne..) :
- Pour les hommes, vous pouvez également proposer des prestations de rasage.
- Pour les femmes, vous pouvez proposer des soins des mains, des manucures ou d’autres services dans le bien-être en complément de la coupe.
Enfin, il est possible de se positionner sur des niches, comme des bars à coiffure par exemple. Le concept : plutôt que de couper les cheveux, les clientes viennent pendant 15 à 20 minutes pour se faire coiffer, souvent pour une occasion (mariage, anniversaire, soirée…)
Le planning des coiffeurs
Il est nécessaire d’optimiser le planning en fonction des périodes. Forcement, il y aura beaucoup plus de clients le samedi et en soirée. Il faudra optimiser le planning des coiffeurs afin d’avoir plus de monde à ces moments de la journée et moins de monde en pleine journée. Vous pouvez aussi proposer des réduction aux clients qui viennent en période de faible affluence.
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D’où proviennent vos sources qui dit que pour valider le bp, il faut 5 ans d’expérience? Il me semblait qu’il fallait obligatoirement le diplôme obtenu dans une école ou validation des acquis de l’expérience. Merci pour votre réponse.
Bonjour,
En effet, selon le site du ministère de l’éducation nationale,
” Pour se présenter à l’ensemble des unités de l’examen [du BP] les candidats doivent justifier d’une période d’activité professionnelle :
de cinq années effectuées dans un emploi en rapport avec la finalité du diplôme postulé, sans condition de diplôme ;
de deux années effectuées dans un emploi en rapport avec la finalité du diplôme postulé s’ils possèdent un diplôme ou titre homologué classé au niveau V ou à un niveau supérieur, figurant sur une liste arrêtée pour chaque spécialité par le ministre chargé de l’éducation ;
de six mois à un an pour les candidats titulaires d’une spécialité de baccalauréat professionnel du même secteur professionnel.”
Voici l’adresse du site en question : http://eduscol.education.fr/cid47641/le-brevet-professionnel-bp.html
Clothilde