Dernière mise à jour le 9 juin 2023
Vous avez toujours aimé la mode ? Entreprendre dans un projet ne vous fait pas peur et vous rêvez d’ouvrir un magasin de vêtements ? C’est le moment de franchir le pas ! Dans ce guide complet, vous trouverez tout ce qu’il faut savoir sur le sujet. Du choix de l’emplacement et du local à la rédaction du business plan puis à la réalisation des formalités juridiques…Mais aussi des conseils sur les différentes options qui s’ouvrent à vous : ouvrir en indépendant, en franchise ou en commission-affiliation.
Préparer le projet d’ouverture
Choisir le concept
Vous voulez ouvrir votre magasin dans le prêt-à-porter ? Choisir le concept et se spécialiser est une étape nécessaire dès le début de l’aventure. Il va sans dire que la concurrence est rude, tant le nombre de points de vente dans le secteur est important. Il faut donc dès les premiers pas du projet savoir comment se positionner pour tirer son épingle du jeu. Voici quelques idées :
- Ouvrir un magasin de vêtements destiné aux enfants ;
- Vendre des produits de seconde main ;
- Proposer uniquement des produits éthiques et éco-responsables ;
- Proposer plusieurs marques de vêtements ou être mono-marque ;
- Vendre des marques de luxe ;
- Vendre des marques plus accessibles.
Le créateur devra prendre en compte ses envies, tout en faisant avec les tendances du marché et les attentes des clients.
Indépendant, franchise ou commission-affiliation, quel statut choisir pour créer un magasin de vêtements ?
Dans le système de franchise, le franchiseur accorde le droit au franchisé de commercialiser ses biens ou ses services. Ce droit est aussi accompagné d’un savoir-faire et d’une aide au démarrage.
Dans le système de commission-affiliation, l’entreprise principale met ses produits chez le commissionnaire qui vend pour le compte de l’entreprise principale qui reste propriétaire des stocks. En cas d’invendus, les produits retourneront donc chez lui.
L’ouverture du magasin en franchise, ou avec le système de commission-affiliation, permettra de bénéficier de la notoriété d’une marque. Autre avantage dans le cas de la franchise : avoir l’appui d’un réseau. Toutefois, le gérant doit dans les deux cas payer des charges (droits d’entrée, royalties et commissions).
Le gérant qui ouvre en indépendant n’a pas toutes ces charges, est plus indépendant mais est davantage “livré à lui-même”. Il faudra également qu’il se lance dans la recherche de fournisseurs.
Définir l’emplacement
Bien choisir l’emplacement est déterminant dans le succès de l’ouverture d’un magasin. Il faut ainsi bien étudier la zone de chalandise avant de se lancer dans la création. Il s’agit de la zone d’où la majorité des clients proviendront. Celle-ci doit être en adéquation avec le concept du magasin. Si vous choisissez d’ouvrir un commerce avec des vêtements hauts de gamme, il faudra trouver un emplacement adéquat, par exemple dans une rue piétonne assez chic. Si à l’inverse, vous misez sur une marque plus populaire, il pourra être intéressant de choisir un local dans un centre commercial.
Choisir le local
Une fois le secteur défini, il faut choisir un local dont la superficie est suffisante et déterminer quels sont les concurrents aux alentours. Il faudra se démarquer d’eux en proposant d’autres types de vêtements (vêtements pour hommes, femmes, enfants, sous-vêtements, chaussures, maroquinerie…) ou simplement d’autres marques.
L’aménagement et l’agencement
Il faut ensuite aménager le magasin, le décorer et optimiser les zones chaudes et les zones froides. Toutes ces démarches devront être réalisées en ayant bien en tête la cible du magasin et en respectant les règles en matière d’établissement recevant du public.
- Dans le premier cas, vous reprendrez certains éléments de l’actif matériel et immatériel (agencement, droit au bail, clientèle…) ;
- Dans le second cas, vous rachèterez les parts de la société, c’est-à-dire aussi bien l’actif que le passif. Vous vous engagerez donc à payer les dettes de la société.
Tester la création avec un magasin éphémère
A noter la possibilité d’ouvrir sous forme de magasin éphémère pour tester le projet. La boutique sera installée pour quelques semaines ou quelques mois. L’idée est ici d’utiliser un espace qui n’est pas occupé et ainsi de bénéficier d’un loyer réduit, car le bailleur ne peut souvent pas s’engager sur une plus longue période. Le créateur en profite pour tester le terrain, connaitre la surface adéquate, déterminer si l’emplacement est l’idéal…
Ouvrir un e-commerce
Si vous ne souhaitez pas vous embêter avec un magasin physique, il reste toujours la solution du site e-commerce. Vous serez alors ce qui s’appelle un “pure player”. Avantage de taille : les investissements ne seront pas aussi conséquents que pour l’ouverture d’une boutique physique, mais la concurrence existe aussi y est parfois plus accrue.
Le site e-commerce peut sinon être complémentaire à la boutique physique. Il permettra alors de se faire connaitre davantage, d’avoir une zone de chalandise nationale et une ouverture 24 heures / 24 et 7 jours / 7. Afin de bénéficier au maximum des avantages des deux, des dispositifs omnicanaux devront être mis en place. Click-and-collect, drive, e-réservation permettront d’accroitre les parts de marché.
Réaliser une étude de marché
L’étude de marché est nécessaire pour bien choisir son positionnement. Elle devra mettre en lumière les tendances et les codes du marché. Bien entendu, il existe tellement d’offres et d’attentes différentes sur le marché, qu’il faudra déterminer la clientèle type. Une étude de concurrence devra compléter la première étude. Elle s’attardera sur les acteurs déjà présents. Il faudra distinguer à ce titre :
- Les concurrents directs, c’est-à-dire les magasins de vêtements proposant les mêmes styles de vêtements (plutôt fast fashion, slow fashion, bio, enfants, luxe…) ;
- Les concurrents indirects, comme les autres lieux où des vêtements sont vendus (par exemple les grandes surfaces à proximité).
Déterminer les besoins et les sources de financement
Difficile d’estimer avec précision le coût d’ouverture d’un commerce de mode, tant l’emplacement, la surface et le concept peuvent faire grimper les prix.
Besoins de financement
Les besoins de financement comprennent :
- Le droit au bail ou le pas de porte, sorte de droit d’entrée permettant d’acquérir le local ;
- La caution qui est souvent un ou plusieurs mois de loyers ;
- L’aménagement, l’agencement et la décoration ;
- La constitution d’un stock de départ ;
- La trésorerie de démarrage ;
- La communication initiale.
Sources de financement
Les sources de financement doivent être en ligne avec les besoins. Impossible de construire un plan de financement déséquilibré où les besoins sont supérieurs aux ressources. Ces dernières sont constituées de :
- L’apport du ou des créateurs : il peut être en numéraire ou en nature ;
- La love money ;
- Le prêt bancaire ;
- Les prêts d’honneur ;
- Les subventions.
Rédiger le business plan
Afin de rédiger le business plan, il faut avoir une idée du chiffre d’affaires. Pour cela, il est possible de :
- Se procurer les documents publics des concurrents proches ;
- Obtenir les derniers comptes de résultat en cas de rachat de société ;
- Regarder le nombre de personnes qui passent devant le magasin chaque jour et estimer le pourcentage de personnes qui rentrerait dans le magasin ainsi que le panier moyen.
Les principales charges à estimer sont le coût d’achat des vêtements vendus ainsi que les charges fixes (loyers, salaires, électricité, entretien et ménage…).
Le business plan devra comporter :
- Un descriptif du projet ;
- Une présentation des différents choix juridiques, notamment de la forme de la société ;
- Une présentation des objectifs visés, des moyens utilisés et des ressources nécessaires ;
- Une étude de marché et une étude de concurrence ;
- Un compte de résultat prévisionnel ;
- Un bilan prévisionnel ;
- Un tableau de financement initial ;
- Un plan de trésorerie.
Les démarches juridiques à entreprendre
Choisir la forme juridique idéale pour créer un magasin de vêtements
Une des premières choses à laquelle penser quand on souhaite créer un magasin de vêtements est la forme juridique à adopter. Les formes d’entreprises que sont l’auto-entrepreneur et l’entreprise individuelle ne sont pas recommandées.
En effet, dans la première, l’inconvénient majeur est que le chiffre d’affaires est limité. De plus, dans la première comme dans la seconde, le patrimoine professionnel n’est pas distinct du patrimoine personnel. Ces formes ne sont donc pas adaptées pour la création d’un magasin de vêtements qui demande des investissements relativement importants (constitution du stock, achat du pas de porte ou fonds de commerce, caution et 1ers loyers d’avance…).
Mieux vaut partir sur la création d’une société comme une EURL, une SARL, une SA, une SAS ou une SASU.
Réaliser les formalités administratives
La création d’une société requiert la réalisation de plusieurs démarches administratives :
- Rédaction des statuts ;
- Choix d’un nom de société, éventuellement d’un nom commercial et d’un logo ;
- Dépôt du capital initial à la banque ;
- Publication d’un avis de constitution dans un journal d’annonces légales ;
- Choix des options fiscales ;
- Rédaction d’un avis de non-condamnation et de filiation ;
- Rédaction d’un état des actes accomplis pour le compte de la société en formation le cas échéant ;
- Registre des bénéficiaires effectifs à compléter ;
- Liste des souscripteurs d’actions à renseigner pour les SAS/SASU.
Une fois ces documents rédigés et/ou compléter, il faut créer sa société en ligne sur le site du guichet unique. Une fois le dossier créé, le créateur recevra un extrait k-bis, sorte de pièce d’identité de l’entreprise.
Les règles à respecter
Bonne nouvelle : aucun diplôme n’est obligatoire pour ouvrir sa boutique de vêtements. De même, il n’est pas nécessaire d’avoir de l’expérience dans le secteur. Toutefois, cela ne signifie pas pour autant qu’il faut se lancer sans ne rien connaître au sujet, ni qu’il n’y ait aucune règle à respecter.
Le magasin de vêtements est un ERP
La boutique de mode est un ERP (établissement recevant du public). Cela signifie donc que des règles doivent être respectées en matière d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite ainsi qu’en termes de sécurité. Le magasin doit ainsi être équipé d’un système de sécurité incendie et d’extincteurs vérifiés régulièrement.
Les règles commerciales
Afin de protéger les consommateurs des pratiques commerciales trompeuses, des règles doivent être respectées :
- Affichage des prix, en euros, en TTC, de manière visible et compréhensible ;
- Réglementation des soldes : affichage, période, délimitation des produits…;
- Remise d’un ticket de caisse si le client le demande ;
- Lutte contre la contrefaçon.
Le logiciel de caisse
Également obligatoire, la certification anti-fraude à la TVA du logiciel de caisse. Que l’on soit bien clair : ce n’est pas le logiciel de caisse qui est obligatoire (mais il est vivement recommandé pour faciliter la gestion du magasin). Si le commerçant choisi d’en utiliser un, il devra toutefois impérativement être certifié.
L’assurance
Rien n’oblige le commerçant à prendre une assurance, mais il est toutefois vivement recommandé de souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle. Elle permettra de protéger l’entreprise contre les dommages causés à des tiers. C’est le cas par exemple si un client tombe en se promenant dans le magasin.
La diffusion de musique
En cas de diffusion de musique dans le magasin, le commerçant doit signer un contrat avec la SACEM. Il devra tous les ans lui envoyer une déclaration accompagnée du paiement de la redevance.
La comptabilité
Comme toutes sociétés et entreprises, il faudra tenir une comptabilité. Pas de panique : c’est beaucoup plus simple que ça en a l’air et il est possible de se faire aider par un expert-comptable. Ses missions (ou les vôtres si la comptabilité est faite en interne) :
- Enregistrer les factures d’achat et de vente ;
- Saisir les autres écritures (salaire, charges sociales, intérêts d’emprunt…) ;
- Réaliser chaque année un inventaire du stock ;
- A chaque clôture, comptabiliser les opérations diverses (OD)
- Réaliser un compte de résultat et un bilan chaque année.
La fiscalité
Le commerce de mode est soumis à TVA (sauf si son montant de chiffre d’affaires lui permet de bénéficier de la franchise de TVA). Le commerçant doit donc collecter de la TVA sur ses ventes, et en déduire de ses achats. En fonction du régime choisi (réel simplifié ou réel normal), il devra réaliser des déclarations mensuelles, trimestrielles ou semestrielles et verser la TVA à payer à l’État.
Il devra également s’acquitter des différentes taxes et impôts et réaliser les déclarations y afférentes :
- CET et CVAE ;
- Impôt sur les bénéfices.
Le droit du travail
Il faudra sans doute recruter des salariés pour pouvoir faire tenir le magasin quand vous ne serez pas là. Dans ce cas, il est important de respecter le droit du travail. Chaque salarié devra donc respecter les durées maximums de travail. L’employeur s’engage également à veiller à sa sécurité et sa santé sur son lieu de travail. En échange de son travail, le salarié recevra chaque mois son salaire accompagné d’une fiche de paie.
Se lancer dans l’aventure
Faire connaitre la boutique
Le site e-commerce peut être une bonne façon de faire connaitre sa boutique en ligne. Les réseaux sociaux sont également de plus en plus utiles pour attirer des clients et fidéliser les anciens. Le but est de se créer une communauté, avec qui échanger régulièrement. Pour compléter cette présence en ligne, il est nécessaire de passer du virtuel au réel. Des événements pourront être réalisés, notamment avec des acteurs locaux avec qui réaliser des partenariats. Enfin, il peut être utile d’utiliser des médias plus traditionnels : journaux locaux, distribution de flyers…
Recruter des salariés
On l’a vu, l’employeur doit respecter le droit du travail. Au-delà de ces obligations, il doit aussi trouver des salariés compétents et les garder. Il est donc essentiel de ne pas prendre la phase de recrutement à la légère. Les candidats devront passer un entretien d’embauche où leur comportement sera examiné. Outre les connaissances et l’expérience, c’est véritablement l’état d’esprit du candidat qui fera la différence. N’oubliez pas que ce sont les vendeurs qui seront au contact des clients. Ils doivent donc représenter la boutique de la façon adéquate.
Analyser la rentabilité
Tenir une comptabilité est une obligation, et c’est grâce à elle que seront connus les charges, les produits et le résultat du commerce (bénéfice ou perte). Mais cela ne suffit pas : il faut maintenant analyser en détail ce qui fonctionne et ce qui ne marche pas. Le chiffre d’affaires et la marge brute peuvent ainsi être décomposés par produits, familles de produits, marques et collections. Les frais généraux et charges fixes doivent également être suivis afin de connaitre le seuil de rentabilité du commerce. Enfin, un focus important doit être mis sur la trésorerie du point de vente.
Fidéliser les clients
Les premiers clients sont au rendez-vous, tant mieux ! Reste maintenant à les fidéliser. Cela passe par :
- L’attitude et les conseils des vendeurs ;
- La disponibilité des produits, notamment dans les tailles souhaitées, d’où l’importance de bien gérer les stocks ;
- La tenue d’une base de données client ;
- La création d’un programme de fidélité.
Bonjour
Je trouve votre site clair et utile aux entrepreneurs qui se lancent. Je n’hésiterai pas à en faire la promotion.
Juste une remarque en lien avec une évolution règlementaire récente.
Avec le nouveau statut de l’entrepreneur individuel (15/05/2022), la loi considère que le patrimoine de l’entrepreneur individuel (dont micro-entrepreneur) est distinct de celui de l’entreprise.
L’article de bpifrance sur le sujet me paraît relativement explicite.
Je le joins pour info : https://bpifrance-creation.fr/encyclopedie/structures-juridiques/entreprendre-seul/entrepreneur-individuel#:~:text=En%202021%2C%2073%20%25%20des%20cr%C3%A9ateurs,importants%20et%20les%20investissements%20limit%C3%A9s.