Plan de trésorerie prévisionnel

Dernière mise à jour le 14 juin 2021

Le plan de trésorerie prévisionnel permet de prévoir la trésorerie prévisionnelle de l’entreprise et de s’assurer de l’équilibre encaissements/ décaissements. Il doit être réalisé lors de la création de l’entreprise et tout au long de son existence. Les données figurant dans le plan de trésorerie proviennent du compte de résultat à la différence qu’ici, ce sont les montants TTC qui apparaissent. Sa réalisation est essentielle pour s’assurer que les encaissements sont supérieurs aux décaissements. Si ce n’est pas le cas, et que la trésorerie initiale ne permet pas de couvrir ce déséquilibre, l’entreprise doit trouver des solutions de financement.

Comment réaliser un plan de trésorerie prévisionnel ?

Lors de la création d’une entreprise

Lors de la création de l’entreprise, le plan de trésorerie prévisionnel est un document financier qui fait partie du business plan. Il est réalisé à partir du compte de résultat prévisionnel. Quelques retraitements ont toutefois lieu :

  • Les montants des encaissements et des décaissements sont TTC alors qu’ils sont HT dans le compte de résultat ;
  • Les remboursements d’emprunt y sont indiqués alors qu’ils ne le sont pas dans le compte de résultat. En effet, le remboursement n’est pas considéré comme une charge (seuls les intérêts d’emprunt sont indiqués dans le compte de résultat) ;
  • Il en va de même pour le paiement de la TVA (ou le remboursement du crédit de TVA). Le montant figure dans le plan de trésorerie mais pas dans le compte de résultat ;
  • Les nouveaux emprunts et les augmentations de capital sont indiqués dans le plan de trésorerie ;
  • Les charges non décaissables (comme les amortissements) et les produits non encaissables (comme les reprises de provision) ne figurent pas dans le plan de trésorerie prévisionnel.

A noter également un décalage de temporalité entre les deux documents. Le compte de résultat fait apparaître les charges et les produits au moment où ils sont comptabilisés. Le plan de trésorerie fait apparaître les encaissements et les décaissements au moment où l’entreprise paye ou reçoit l’argent. Or il y a souvent un décalage entre les deux.

Au cours de la vie de l’entreprise

La réalisation du plan de trésorerie prévisionnel se fait au moins une fois par an au moment de la réalisation du budget. Il est ensuite réactualisé périodiquement en fonction des factures fournisseurs reçues et des factures clients émises.

Pour en savoir plus, consultez notre article sur la réalisation de prévisions de trésorerie.

Une attention toute particulière devra être prêtée en cas d’activité saisonnière. En effet, dans cette situation, les décaissements sont plutôt réguliers en cours d’année alors que les encaissements sont concentrés sur une période (été, noël, rentrée des classes…)

Pourquoi réaliser un plan de trésorerie prévisionnel?

Le plan de trésorerie prévisionnel doit être établi mois par mois. Il permet de s’assurer que l’entreprise n’a pas une trésorerie négative et si c’est le cas de prévoir des solutions comme :

Quels sont les encaissements et les décaissements figurant dans le plan de trésorerie prévisionnel ?

Les encaissements

Les encaissements sont :

  • Les ventes : il faudra indiquer ce montant au moment où les ventes sont encaissées. En cas de vente à des particuliers, la vente correspond souvent à l’encaissement puisque les clients payent comptant. Toutefois, si vous leur accordez des facilités de paiement régulièrement, il faudra prendre en compte un léger délai entre la réalisation de la vente et l’encaissement. En cas de vente à des professionnels, ceux ci payent souvent en décalé. La loi LME indique toutefois des délais de paiement maximum : 45 jours fin de mois ou 60 jours date de facture ;
  • Les emprunts bancaires ;
  • Les subventions ;
  • Les apports en compte courant : il s’agit des apports réalisés par les associés mais qui ne concourent pas à la formation du capital social. Ils peuvent être remboursés aux associés à tout moment. Ce sont souvent des dépenses réalisées par les associés pour le compte de la société au moment de sa création ;
  • Le capital initial et les augmentations de capital en cours de vie ;
  • Les remboursements de crédit d’impôt y compris de TVA : il peut arriver, surtout au moment de la création de la société, que l’entreprise ait plus de TVA déductible que de TVA collectée. La raison : il a fallu investir et se constituer un stock de départ avant de réaliser les premières ventes. L’entreprise peut se faire rembourser ce crédit sous certaines conditions ;
  • Les produits de cession d’immobilisation.

Les décaissements

Les immobilisations incorporelles

Il s’agit de tous les investissements immatériels :

  • Les frais de recherche et de développement ;
  • Les honoraires de conseil, de notaire, de l’expert-comptable ;
  • Les frais d’immatriculation au RCS ou au RM ;
  • L’achat d’un pas de porte, d’un droit au bail ou d’un fonds de commerce ;
  • L’achat d’un brevet ou d’une licence d’exploitation ;
  • Les logiciels…

A noter que les certains de ces frais d’établissement peuvent être directement comptabilisés en charges.

Les immobilisations corporelles

Il s’agit des investissements matériels :

  • Le terrain et les constructions ;
  • Le mobilier de bureau ;
  • Le matériel informatique  ;
  • Les machines et outillages ;
  • Les véhicules…

Les immobilisations financières

Il s’agit principalement des dépôts et cautionnement liés à la location d’un bien immobilier.

Les frais de fonctionnement

  • Les achats de matières premières et de produits finis ;
  • Les frais d’eau et d’électricité ;
  • Les fournitures divers ;
  • Le loyer et les charges locatives ;
  • Les frais de télécommunication (poste, internet…) ;
  • Le salaire et les charges sociales des salariés ;
  • Le salaire et les charges sociales du dirigeant : en fonction du statut du dirigeant : TNS ou assimilé salarié, le mode de calcul des charges sociales et les décaissements n’interviendront pas au même moment. Ainsi, un TNS qui cotise à la sécurité sociale des indépendants, paye des cotisations forfaitaires en première année. Il déclare ensuite sa rémunération réellement prise. En début de deuxième année, il paye encore des cotisations forfaitaires. La régularisation de première année n’intervient qu’en fin de deuxième année. En revanche, un assimilé salarié paye des cotisations sur sa rémunération réellement prise chaque mois ou chaque trimestre ;
  • L’assurance ;
  • Les frais bancaires ;
  • Les honoraires divers (par exemple de l’expert-comptable) ;
  • Les remboursements d’emprunt, y compris les intérêts financiers, ainsi que les remboursements de comptes courants d’associés ;
  • Les frais de déplacement ;
  • Les dépenses de publicité ;
  • Les impôts et taxes : impôt sur les sociétés (il peut arriver que la société doive payer des acomptes, ils devront figurer dans le tableau de trésorerie), CFE, CVAE, taxe sur les véhicules de société, taxes d’apprentissage…
  • Les amendes et pénalités ;
  • La TVA à reverser à l’état : il s’agit de la différence entre TVA collectée et TVA déductible. Il existe 3 régimes de TVA : franchise de TVA, régime réel simplifié et régime réel normal. En franchise de TVA, la société ne collecte pas de TVA sur ses ventes et n’en déduit pas de ses achats. Au régime réel simplifié, la société paye deux acomptes dans l’année (dont il faudra tenir compte dans le tableau de trésorerie) et réalise une déclaration récapitulative annuellement. Au régime réel normal, l’entreprise déclare et paye sa TVA mensuellement ou quotidiennement ;
  • Le paiement des dividendes aux actionnaires.

Pour chaque décaissement, il faudra bien identifier les délais de règlement : acomptes, paiement comptant, paiement à 45 jours fin de mois, à 60 jours date de facture…

Exemple

 JanvierDécembre
Solde initial (début de mois)   
Chiffre d’affaires encaissé   
Augmentation de capital   
Apports en compte courant   
Nouveaux emprunts   
Remboursement de crédit de TVA   
Total encaissements   
Achats matières premières   
Fournitures administratives et d’entretiens   
Loyers et charges locatives   
Energie : eau, électricité, essence   
Assurances   
Frais et intérêts bancaires   
Frais de télécommunications   
Publicités   
Salaires et charges sociales   
Investissements   
Remboursement d’emprunts   
Impôts et taxes   
TVA payée   
Total décaissements   
Solde final (fin de mois)   

NB : ce tableau est à adapter en fonction des encaissements et des décaissements de l’entreprise.

Le solde final est égal au solde initial + encaissements – décaissements.

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